Réaction de la CPME aux annonces gouvernementales sur la formation

La CPME a contribué à l’élaboration de l’ANI portant réforme de la formation professionnelle. Ce texte qui favorisera une meilleure articulation entre les besoins des individus, des entreprises et des territoires permettra de mieux anticiper les grandes mutations à venir. Autre point à souligner la co-construction des projets professionnels entre salariés (via leur CPF) et entreprises, sera encouragée. Enfin, et il s’agit là d’un élément essentiel pour la Confédération des PME, la mutualisation du financement entre grandes et petites entreprises est renforcée.

Il convient également de rappeler que cet accord a bien été élaboré en fonction de la feuille de route fixée par le gouvernement …

Pour autant, et dans une période de pénurie de compétences, la CPME ne souhaite pas polémiquer et privilégie plus que jamais l’intérêt des entreprises et des salariés.

Dans ce contexte, concentrer la mission des « futurs opérateurs de compétences« , comme l’a annoncé la Ministre du Travail, sur les besoins des entreprises et des salariés est un objectif louable, sous réserve de ne pas recréer une usine à gaz avec l’URSSAF d’un côté et les acteurs de la formation de l’autre. Le risque est de revivre ce que l’on a pu connaître lors de la mise en place du RSI … et la CPME ne peut que mettre en garde le gouvernement sur une telle décision.

Par ailleurs, si la monétisation du Compte Personnel de Formation (CPF) pourrait effectivement permettre aux salariés de mieux appréhender leurs droits, il serait souhaitable que l’on donne de la même façon à chaque employeur les moyens de connaître précisément ses capacités financières et les offres existantes pour former ses salariés.

Quant à la simplification de la gouvernance ou à la meilleure évaluation de la qualité des formations, la CPME l’appelle de ses vœux depuis longtemps, sous réserve que cela se fasse dans le respect des prérogatives des partenaires sociaux.

À cet égard, il est impératif que les représentants des entreprises et de leurs salariés soient étroitement associés à la mise en œuvre des réformes annoncées. À défaut le risque est bien réel de passer d’un système certes complexe, à un dispositif technocratique, éloigné de la réalité du monde de l’entreprise.

Point sur les négociations de la CPME

REFORME DE L’APPRENTISSAGE

 

La concertation entre le Ministère du travail, le Ministère de l’Éducation nationale, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, les partenaires sociaux et autres acteurs de l’apprentissage,lancée le 10/10/2017 avait pour objectif d’identifier des pistes d’amélioration significativesde l’apprentissage au profit de tous les jeunes et des entreprises.

La CPME estime que le système actuel, régulé publiquement, est très lourd et très lent. L’avis des branches, donc des entreprises, est plus ou moins pris en compte, en fonction des régions, les priorités politiques primant parfois sur les réels besoins du terrain. Le système actuel n’est pas coordonné avec les branches professionnelles et manque de réactivité en ce qui concerne l’adaptation aux besoins des entreprises. En outre, les taxes sur les entreprises ne financent qu’en partie l’apprentissage. Or pour la CPME, l’alternance doit devenir la modalité privilégiée d’entrée ou de retour dans le monde du travail. C’est pourquoi la CPME est favorable à un pilotage par les branches professionnelles de l’ensemble de la politique d’alternance et à un financement au contrat, plus simple, plus transparent et mieux coordonné avec l‘ensemble de la politique de branche.

Le rapport de synthèse de la concertationa été présenté le 30 janvier. Concomitamment, l’Association des régions de France (ARF) et la CPME dans une « position commune »s’accordaient notamment sur des contrats d’objectifs et de moyens entre les régions, les branches et l’interprofessionnel, permettant d’assurer l’organisation de l’offre de formation.

Le 9 février, lePremier Ministre a fait part des pistes retenues par le gouvernement. La CPME se félicite que bon nombre des pistes retenues rejoignent la position de la CPME et de l’ARF.

En effet, l’entreprise est clairement replacée au cœur du dispositif, les branches professionnelles joueront le rôle qui leur appartient. Ainsi grâce au système de péréquation interprofessionnelle les entreprises qui accueillent un apprenti verront leur contrat financé. Les Régionsdisposeront d’une capacité de financement complémentaire pour tenir compte des spécificités territoriales et pourront,selon les besoins,investir dans la création des CFA, la priorité étant de répondre aux besoins en compétences des entreprises.

Par ailleurs, un ensemble de mesures viendront clarifier et simplifier, en particulier pour les TPE/PME, les règles applicables aux contrats d’apprentissage : les embauches pourront désormais se faire toute l’année, le temps de travail seraadapté à l’activité de l’entreprise et les conditions de rupture des contrats d’apprentissage seront revues

En bref, les entreprises sont remises au centre du dispositif, là où elles ont naturellement leur place, le système est revu et les rôles des acteurs clarifiés. Les conditions sont enfin réunies pour que l’apprentissage se déploie en France.

Parallèlement, la Ministre du Travail réfléchit à des solutions pour favoriser la mobilité des apprentis en Europe. En effet, même si « l’Erasmus des apprentis » fonctionne depuis 1995, les apprentis rencontrent des difficultés pour en bénéficier : en 2017, seuls 6.800 apprentis français ont profité d’une bourse Erasmus, contre 44.000 étudiants.

Dans un rapport remis le 19 janvier, Jean Arthuis, député européen suggère plusieurs pistes pour lever des obstacles législatifs qui entravent la mobilité des apprentis :

  • la prise en charge de la rémunération et des cotisations sociales par l’entreprise ou le centre de formation du pays d’accueil,
  • la non-application de certaines dispositions légales pour favoriser la venue d’apprentis étrangers
  • ou encore la limitation de la durée de mobilité européenne des apprentis à un anetc.

Ces propositions seront intégrées dans le projet de loi sur l’apprentissage.

 

 

REFORME DE LA RETRAITE


Le Président Asselin a rencontré Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire aux retraites en vue de la réforme annoncée pour 2019.

Éric Chevée, Vice-président de la CPME 28 a été désigné chef de file au titre de la CPME pour participer à la concertation préalable à l’élaboration du projet de loi.

 

 

EMPLOI DES TRAVAILLEURS HANDICAPES


Le 15 février dernier, le Gouvernement a ouvert une concertation pour reformer la politique de l’emploi des personnes handicapées. Les échanges entre les représentants du Gouvernement, les partenaires sociaux et les représentants des personnes handicapées se focaliseront sur trois thèmes :1. sécuriser l’accès à la formation et à l’emploi,2. simplifier l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH),3. réorganiser les dispositifs d’aide et d’accompagnement destinés aux employeurs et aux personnes handicapées.

Les mesures issues de cette concertation pourraient être intégrées dans le projet de loi « Pacte » pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises présenté en avril par le Ministre de l’Economie et des Finances et dans le projet de loi sur l’apprentissage et la formation professionnelle présenté au printemps par la Ministre du Travail. La CPME est représentée par la Présidente de la Commission Handicap de la CPME, Dominique Du Paty et le Responsable du Pôle conditions de travail, Philippe Chognard.

 

 

L’ASSURANCE CHOMAGE


Entamée le 11 janvier dernier, la négociation sur l’assurance chômages’est conclue le 22 février par un Accord National Interprofessionnel ouvert aux signatures des représentants des employeurs et de salariés.

Les partenaires sociaux devaient négocier les nouvelles modalités d’indemnisation de personnes sans emploi, que ce soit les salariés du secteur privés (privés involontairement de leur emploi ou démissionnaires) ou les travailleurs non-salariés qui devaient être intégrés dans le régime selon la feuille de route du Gouvernement.

L’indemnisation chômage des démissionnaires a été concrétisée par une mise en place d’« une allocation d’aide au retour à l’emploi projet » (AREP) qui s’adresse,sous certaines conditions, aux salariés ayant un projet de reconversion professionnelle nécessitant une formation dont la réalisation est conditionnée à une démission de leur emploi. Pour intégrer les travailleurs non-salariés, les partenaires sociaux proposent l’instauration d’une contribution financière particulière distincte de l’assurance chômage des salariés. Elle serait financée par l’impôt. Un groupe de travail pour appréhender toutes les dimensions des « nouvelles formes d’emploi » est également prévu.

Par ailleurs, l’accord prévoit des dispositions relatives à l’emploi durable. Les organisations représentatives d’employeurs et de salariés de branche sont invitées à ouvrir les négociations dont l’objectif principal est de déterminer ses contours.

Les parties de l’ANI se sont également mises d’accord sur une poursuite de l’amélioration de l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans une logique de droits et obligations affirmée. La ministre du Travail s’est d’ailleurs déclarée favorable à un plus grand contrôle des personnes en recherche d’emploi.

Enfin, la question de gouvernance et de pilotage de l’assurance chômage a été traitée. En effet, la responsabilité de chaque partie (les partenaires sociaux, l’Etat) doit être clarifiée. Il en découle une meilleure articulation entre les politiques relevant de la solidarité et l’assurance chômage ainsi qu’une répartition des rôles de chacun : les partenaires sociaux à travers une négociation paritaire définiraient les règles d’indemnisation et le niveau des ressources nécessaires tandis que la gestion paritaire doit à terme s’exercer sans la garantie financière de l’Etat.

 

DROIT A L’ERREUR


Le projet de loi pour un État au service d’une société de confiance consacre le droit à l’erreur des usagers face à l’administration. Chaque administration devra ainsi prendre en compte l’intention d’une personne ayant commis une erreur de bonne foi et adopter à son égard une attitude bienveillante.Le projet de loi a été déposé par le Gouvernement, le 27 novembre dernier, il est examiné par le Parlement en procédure accélérée. Son adoption est prévue à la fin du premier trimestre.

La CPME soutient pleinement le dispositif du droit à l’erreur et la présomption de bonne foi dans les relations avec une administration. La CPME approuve également l’ajout du paragraphe permettant à l’administration, dans le cas d’un recouvrement fiscal ou administratif, un échelonnement de la somme due, en fonction de la capacité financière du contribuable. Elle est également favorable aux autres propositions de simplification contenues dans le texte, telles que le regroupement des informations relatives aux entreprises inscrites au répertoire SIRENE contenues dans plusieurs bases de données pour éviter que celles-ci doivent fournir les mêmes pièces, une médiation dans les relations employeurs-URSSAF ou encore la suppression du rapport annuel de gestion pour certaines entreprises.

Par ailleurs, la CPME s’est opposée à la suppression de la mention obligatoire du Taux Effectif Global dans les contrats de crédits aux entreprises. Le TEG est un indicateur du coût réel d’un emprunt bancaire en affichant, notamment, le coût de l’assurance emprunteur. Il s’agit donc d’un affichage très utile pour comparer les offres bancaires et pour savoir à quoi l’on s’engage. La suppression du TEG, présentée comme une simplification, serait un bien mauvais service rendu aux TPE/PME !

Suite à la mobilisation de la CPME, l’Assemblée nationale a adopté un amendement gouvernemental permettant de conserver le TEG pour les prêts à taux fixe. Concernant les taux variables, un autre indicateur alternatif devrait remplacer le TEG.

L’aide à la réindustrialisation prolongée en 2018

Le dispositif d’aide à la réindustrialisation (ARI) – créé en 2010 et ouvert en 2014 aux PME – est prolongé en 2018. Cette aide a déjà permis d’accompagner plus d’une centaine de projets.

Gérée par le ministère de l’Économie et des Finances en partenariat avec le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), l’aide à la réindustrialisation est un dispositif de soutien aux investissements industriels créateurs d’emplois.

Ce dispositif a permis d’accompagner près de 150 projets depuis son lancement en juillet 2010. Une trentaine de projets est désormais achevée, représentant plus de 300 millions d’euros d’investissements. Ces projets ont permis la création de plus de 1 000 emplois dans des secteurs industriels divers comme la métallurgie ou les équipements de transport.

 

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Réforme des retraites

Le Président François Asselin, à la tête d’une délégation CPME, a été reçu le 14 février par le Haut-Commissaire Jean-Paul Delevoye pour évoquer la réforme des retraites.

Le Haut-Commissaire à la réforme des retraites a présenté la synthèse d’une étude qualitative sur la perception des retraites. Pour connaître les principaux enseignements de cette étude intitulée « Les Français et la réforme du système des retraites », cliquez ici

Entreprises, ce que vous devez savoir sur le télétravail

Une productivité en hausse de 5 à 30 %, une baisse d’absentéisme de 20 %, jusqu’à 30 % d’économie de surface immobilière de locaux*… : le télétravail peut avoir bien des avantages pour une entreprise. A condition de l’utiliser à bon escient. Pouvez-vous recourir au télétravail dans votre structure ? Comment vous y prendre ? Zoom sur cette organisation du travail qui a le vent en poupe.

© Fotolia

* Source : DGE / Greenworking / CGET

 

Le télétravail, qu’est-ce que c’est ?

Le terme « télétravail » est utilisé « dans le cadre d’un contrat ou d’une relation d’emploi », lorsqu’un travail « qui aurait (…) pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière » en utilisant « les technologies de l’information » (Internet, ordinateur, téléphone portable…), précise l’accord-cadre européen de 2002 sur le sujet. Il ne s’agit pas d’un simple aménagement du temps de travail mais d’une véritable organisation différente du travail. Dans ce cadre, le salarié travaille généralement à son domicile, mais il peut également se rendre dans un télécentre ou un bureau partagé, en dehors des locaux de l’entreprise.

En France, le télétravail est encadré par la loi, et il a un « caractère volontaire, bilatéral et réversible », souligne l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). En clair, sa mise en place nécessite l’accord des deux parties : l’employeur comme l’employé. A ce titre, le Code du travail spécifieque « le refus d’accepter un poste de télétravailleur n’est pas un motif de rupture du contrat de travail ».

 

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Entreprises : pouvez-vous bénéficier de la franchise de TVA ?

Saviez-vous qu’il est possible de ne pas s’acquitter de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ? En fonction de votre chiffre d’affaires et de votre activité, vous pouvez en effet relever de la franchise en base de TVA. Autrement dit, si vous remplissez certains critères, vous n’êtes pas redevable de cette taxe. Quelles sont ces conditions ? Explications.

 

Quels sont les seuils de chiffre d’affaires pour bénéficier de la franchise de TVA ?

Vous pouvez appliquer la franchise en base de TVA si votre chiffre d’affaires de l’année civile précédente est inférieur à :

  • 82 800 € pour les activités d’achat-revente, vente à consommer sur place et prestations de logement ;
  • 33 200 € pour les autres prestations de services commerciales et non commerciales ;
  • 42 900 € pour les activités réglementées d’avocats et d’avoués, opérations portant sur les œuvres de l’esprit, ainsi que certaines activités d’auteurs-interprètes (seuils applicables au 1er janvier 2017).

Quels que soient le régime d’imposition et la forme juridique de votre entreprise (hors exploitants relevant du régime simplifié agricole), vous pouvez opter pour la franchise de TVA, du moment que votre chiffre d’affaires reste dans les seuils indiqués ci-dessus.

 

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