Cela fait maintenant plus d’un mois que la SNCF et la RATP ne sont plus en capacité d’assurer normalement la mission de service public qui est la leur. Le secteur aérien pourrait suivre et des menaces de blocage pèsent sur les raffineries tandis que des coupures d’électricité ne sont pas à exclure.
Il n’est pas acceptable ni pour les salariés ni pour les
entreprises qui, pour certaines d’entre elles, en particulier en Île-de-France,
sont sévèrement impactées, de démarrer l’année dans ces conditions.
Si la grève est un droit, la liberté de circuler et de
travailler librement doivent également être assurées. Ce qui n’est plus le cas
aujourd’hui, notamment dans la région capitale.
Au-delà des simples déclarations, il est maintenant temps
pour le gouvernement d’agir et de prendre les mesures qui s’imposent pour ne
pas laisser s’installer la pagaille orchestrée par une minorité.
Les raffineries doivent être débloquées par les forces de
l’ordre sans attendre les pénuries de carburant dévastatrices pour l’économie.
Les coupures sauvages d’électricité qualifiées « d’illégales », doivent faire
l’objet de plaintes auprès des autorités judiciaires.
De plus, en liaison avec l’Etat, il est de la responsabilité des entreprises publiques de transports (RATP, SNCF), à ce jour en situation de monopole, de prendre les mesures qui s’imposent pour assurer la continuité effective du service de transport de voyageurs et de marchandises.
La CPME demande, comme cela avait été le cas lors des mouvements
sociaux de 1995, que des moyens de transports alternatifs (bateaux-mouches et
bus privés) soient mis à disposition des usagers.
Les mesures d’aides aux entreprises en difficulté sont
indispensables mais ne sont plus suffisantes.
Dans ce contexte, et à la veille d’une semaine décisive, la
CPME tient également à rappeler sa position globale sur la réforme.
Pour la Confédération des PME, le statu quo n’est pas une option. Au vu de l’équilibre démographique d’une part et de la situation financière d’autre part, ceux qui bénéficient de régimes spéciaux particulièrement avantageux par rapport au secteur privé, doivent comprendre que cette iniquité ne peut perdurer.
La CPME, pour qui on n’échappera pas au fait de travailler
plus longtemps, refusera tout marchandage constituant une forme de retour en
arrière par exemple sur les critères de pénibilité au travail. Elle n’acceptera
pas non plus que petit à petit le secteur privé reste le seul véritablement
concerné par une réforme qui perdrait son sens et son utilité. A cet égard, il
est souhaitable d’apporter des réponses aux légitimes inquiétudes des
professions libérales et des indépendants.
En tant que gestionnaires des régimes complémentaires,
les partenaires sociaux ont démontré leur capacité à prendre les mesures
nécessaires. Il est indispensable que le gouvernement leur fasse confiance pour
parvenir à l’équilibre financier, en leur laissant le temps utile. La réforme
des retraites doit être l’occasion d’installer un nouveau paritarisme
responsable et efficace que la CPME appelle de ses vœux depuis plusieurs mois.