Prenant le pouls des entrepreneurs, la CPME a mené une enquête auprès des 1950 dirigeants de TPE-PME entre le 9 et le 21 septembre 2020. Les enseignements sont clairs : la crise a entraîné un ralentissement de leur activité cet été, et leurs prévisions pour la fin de l’année sont pour le moins mitigées.
Premier résultat de l’enquête, aux mois de juillet et août, 53% des dirigeants ont observé une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019 et 23% d’entre eux ont diminué leurs effectifs. Il convient toutefois de préciser que cela s’est essentiellement traduit par une non-reconduction des contrats arrivant à terme (CDD…). Toutefois, pour 2/3 des répondants, leur trésorerie a été stable ou s’est même améliorée (13%). 34% déplorent une dégradation de leur trésorerie en juillet-août, ce qui les a conduit à reporter des investissements.
Leurs prévisions pour les six derniers mois de l’année 2020 doivent nous alerter : près de la moitié (47%) des dirigeants interrogés estiment que la pérennité de leur TPE-PME est « au moins potentiellement » menacée. 58% d’entre eux anticipent une diminution de leur chiffre d’affaires sur cette période, qu’ils expliquent, à une écrasante majorité (80%) par la baisse de leur clientèle. Effet collatéral, 1 employeur sur 5 (21%) prévoit de diminuer ses effectifs d’ici la fin de l’année, cette proportion montant, malheureusement sans surprise, à 49% dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.
Par ailleurs, si la pertinence des dispositifs de soutien mis en place par l’Etat se confirme, en sortir sera plus difficile. Depuis le début de la crise, plus de la moitié des répondants ont bénéficié d’un report de charges fiscales et sociales (57%) et 54% du prêt garanti par l’Etat (PGE). Parmi ceux-ci, 28% estiment ne pas être en capacité de rembourser ces charges et 34 % auront des difficultés à rembourser le PGE. Pour faire face à ce « mur de la dette », la mise en place d’un « prêt consolidation » proposé par la CPME pour permettre de regrouper ces échéances et de les rembourser à moyen terme, est plébiscitée (73%) par ceux qui se prononcent.
Enfin, même s’il faut préciser que la question a été posée avant les dernières restrictions visant le secteur HCR et les salles de sport dans certains territoires, 61% des dirigeants interrogés estiment que les règles sanitaires en vigueur dans les entreprises sont indispensables et claires. Une écrasante majorité (80%) se dit, par exemple, bien informée sur la conduite à tenir si un salarié présente sur le lieu de travail des symptômes potentiellement liés à la Covid-19. La généralisation du port du masque est également bien acceptée, seuls 20% des entrepreneurs ayant mis en place des dérogations au port obligatoire du masque dans l’entreprise.
Dans ce contexte, la CPME continuera à se mobiliser pour soutenir les petites entreprises afin qu’à la catastrophe sanitaire ne s’ajoute pas un désastre humain. François Asselin réitère son appel aux pouvoirs publics à mettre en œuvre rapidement le plan de relance, outil indispensable de redémarrage de l’activité, pour redonner des perspectives aux entrepreneurs.
Communiqué de Presse le 28 septembre 2020