En sortie de crise, comment mieux accompagner les entreprises en difficulté ?

En 2020, les défaillances d’entreprises ont reculé de 38,1% atteignant leur plus faible niveau depuis 30 ans. Les mesures mises en place pour soutenir les entreprises ont parfaitement joué leur rôle d’amortisseur de la crise. S’il faut s’en féliciter il ne faut pas s’endormir pour autant, car cela ne durera pas.

Certaines entreprises, lourdement endettées, ne pourront s’acquitter des différents remboursements dus. L’impact de la crise a été bien réel et la hausse des défaillances, c’est malheureusement une certitude, reprendra.

Réussir la reprise c’est également ne laisser personne au bord de la route. Et tout faire pour sauver ce qui peut l’être.

Détecter rapidement les entreprises en difficulté, les orienter en amont des tribunaux de commerce vers des « cellules rebond » à localiser auprès des Groupements de Prévention Agréés (GPA) ou des Comités départementaux d’examen de problèmes de financement des entreprises (CODEFI) sont des priorités. L’accélération des procédures, la maitrise et la transparence des coûts d’accompagnement (frais juridiques ou honoraires) que la CPME propose, par exemple, de forfaitiser, permettraient également de sauver des entreprises. Il faut ensuite tout faire pour favoriser le rebond de ceux qui sont contraints de cesser leur activité. C’est là ce que préconise, propositions à l’appui, la CPME qui milite en ce sens depuis des mois auprès de Bercy.

Comment mieux accompagner les entreprises en difficulté ?

Elections régionales, la CPME s’engage

Que ce soit en matière de formation, d’emploi, de transport, de mobilité, de déchets ou d’économie circulaire, de gestion économe de l’espace, de biodiversité, les régions sont désormais incontournables.

Elles disposent de leviers permettant de soutenir le développement économique et sont à la manœuvre sur l’apprentissage.

Parfois considérées comme lointaines, leur action pèse pourtant directement sur les entreprises et notamment sur les commerçants, artisans, TPE et PME. Il est donc impératif que les conseils régionaux soient de véritables partenaires des acteurs économiques en prenant pleinement en compte les réalités des PME.

En redonnant du sens à la politique économique régionale, en limitant la fiscalité locale, en s’engageant en faveur du commerce de proximité, en stimulant la transition numérique des TPE-PME, en faisant la promotion de l’apprentissage et en contribuant à une meilleure articulation entre formation et emploi dans les territoires, les régions peuvent soutenir le développement des entreprises. Elles peuvent également accompagner les entreprises en difficulté.

C’est le sens des 35 recommandations, regroupées au sein d’un document intitulé « Pour des régions partenaires des entreprises », que formule la CPME, dont les unions territoriales sont présentes à travers toute la France, à l’intention des candidats aux prochaines élections régionales.

Télécharger le document « Pour des régions partenaires des entreprises ».

Communiqué de Presse le 21 mai 2021

Enquête CPME : situation des TPE-PME après un an de crise sanitaire et économique

Réalisée auprès de 2060 dirigeants de TPE-PME entre le 29 avril et le 7 mai 2021, l’enquête de la CPME révèle que les chefs d’entreprises sentent que la reprise est à portée de main et qu’elle sera dynamique. Le plan de relance y contribuera, sous réserve qu’il irrigue effectivement les territoires et concerne autant les TPE/PME que les grandes entreprises.

Mais il subsiste malgré tout beaucoup d’incertitudes liées à la situation financière des entreprises ou à des problèmes d’approvisionnement. L’année de crise a laissé des stigmates profonds qui s’effaceront difficilement. Dans ce contexte, la création d’un « prêt consolidation » permettant de regrouper les dettes et d’étaler leur remboursement sur une période plus longue, s’impose.

Les principaux enseignements de l’enquête : 

  • Au premier trimestre 2021, une majorité de dirigeants ont constaté une diminution de leur chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent. 81 % d’entre eux considèrent toutefois que la reprise économique en France aura un impact significatif sur l’activité de leur entreprise. De fait, si l’indicateur sur l’activité attendue au deuxième trimestre demeure au rouge, la part des chefs d’entreprise anticipant une baisse est moins élevée qu’au premier trimestre (37 % contre 55 %).
     
  • Les dirigeants demeurent néanmoins majoritairement inquiets quant à la pérennité de leur entreprise à plus long terme. Le fait que pour un tiers des entreprises, l’endettement se soit creusé au premier trimestre 2021 n’y est sans doute pas pour rien. La hausse des prix des matières premières, qui impacte 59 % d’entre eux, et les difficultés d’approvisionnement viennent sans doute également alimenter l’inquiétude.  En outre 22 % des chefs d’entreprise devant s’acquitter d’un loyer rencontrent des difficultés à le payer, alors que seuls 17 % d’entre eux ont bénéficié d’une aide de leur bailleur (annulation, report) depuis le deuxième confinement.
     
  • En cas de difficulté, les dirigeants déclarent s’orienter principalement vers leur expert-comptable (63 %), leur banquier (35 %) ou vers une association de chefs d’entreprise (17 %).
     
  • 51 % des entreprises répondantes ont bénéficié du Prêt garanti pour l’Etat. Parmi elles, un quart (24 %) ont utilisé la totalité ou quasi-totalité de leur prêt, quand un tiers (34 %) n’y a pas touché. Alors que plus d’un dirigeant concerné sur deux (58 %) a demandé un différé de remboursement de 2 ans, seul un sur dix estime avoir besoin d’au moins 8 ans pour rembourser son prêt.
     
  • La crise sanitaire et économique a incité de nombreux dirigeants à instaurer le télétravail. Dans les entreprises où cela est possible, près de la moitié (47 %) envisagent de le mettre en place à l’issue de la crise, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers des répondants à l’avoir adopté avant celle-ci. Le format privilégié par les dirigeants est de deux jours de télétravail par semaine. Il est également à souligner qu’une large majorité de chefs d’entreprise (68 %) ne s’attend pas à un retour à la « vie normale », sans restriction sanitaire, avant 2022.

Télécharger les résultats de l’enquête

Relance : publication d’un guide pour expliquer la commande publique aux TPE-PME

10 mai 2021

Démystifier la commande publique pour inciter les acteurs économiques à s’en saisir. C’est tout l’objectif d’un nouveau guide pratique, publié par le ministère de l’Économie et le Médiateur des entreprises.

Son titre, lui-même, annonce la couleur : « Les marchés publics au service de la relance économique ». Sur une vingtaine de pages, sous une forme synthétique et légère, le document revient sur l’évolution des règles au cours de ces dernières années (nouveau code de la commande publique, dispense de publicité et de mise en concurrence pour les marchés inférieurs à 40 000 € HT…), ainsi que leurs adaptations à la crise du coronavirus.

Il s’attarde en particulier sur les mesures en faveur des TPE-PME, notamment celles destinées à leur assurer la trésorerie suffisante en cours de contrat (avances réévaluées, acomptes précoces, préfinancement des commandes garantis par l’État jusqu’au 30 juin…). « 100 % des entreprises ont accès à la commande publique et 100 % ont intérêt à y recourir », a insisté la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher