Troisième confinement : la fragilité des entreprises et la lassitude des entrepreneurs doivent impérativement être prises en compte

Alors que la perspective d’un troisième confinement semble malheureusement se dessiner, la CPME appelle le gouvernement à bien prendre en compte la situation de fragilité réelle de certaines entreprises et la lassitude et l’exaspération de nombreux entrepreneurs. 

Une enquête de la CPME, réalisée entre le 7 et le 20 janvier, fait ainsi apparaitre qu’un chef d’entreprise sur deux (49%) estime ne pas être en capacité de supporter un troisième confinement.

Dans ce contexte si, pour le gouvernement, un reconfinement devait être sanitairement incontournable, il conviendrait de ne pas mettre l’économie à l’arrêt et de maintenir les commerces ouverts, quitte à adapter les protocoles sanitaires en vigueur. De même, la fermeture des écoles, au-delà des vacances scolaires, poserait de nombreux problèmes aux salariés. 

La CPME précise également que 66% des dirigeants sont prêts à participer à l’effort national en organisant des campagnes de vaccination dans leurs locaux. Pour autant qu’on leur en donne les moyens. Pour accélérer le processus de vaccination, elle demande donc au gouvernement de ne pas écarter cette possibilité dès lors que les vaccins seront effectivement livrés. 

Communiqué de Presse le 29 janvier 2021

Confinement ou pas, n’abandonnons pas les indépendants !

Toutes les entreprises ne survivront pas à la crise sanitaire. Les indépendants dont l’activité cesse, voient leur monde s’écrouler.

Contrairement aux salariés, la disparition de leur entreprise conduit bien souvent à leur mise en cause financière à titre personnel. Cette règle est connue et acceptée en temps normal. Elle devient profondément injuste lorsqu’ils n’ont commis aucune faute de gestion ni erreur d’appréciation et sont simplement victimes de décisions administratives justifiées par la situation financière.

Certains se retrouvent dans l’incapacité brutale de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires et n’ont d’autres solutions que de recourir au RSA. D’autres vont jusqu’à attenter à leurs jours. Les soutenir est un devoir.

Leur réclamer, à titre personnel, des mois ou des années après la liquidation de leur entreprise, des reliquats de cotisations au titre des périodes antérieures, les plonge davantage encore dans la détresse. La CPME propose donc de lier la dette vis-à-vis de la Sécurité sociale des travailleurs indépendants (SSTI) à l’existence-même de l’entreprise.

De même, il serait cohérent que les circonstances exceptionnelles liées à la Covid-19 puissent être considérées comme un cas de force majeure permettant au travailleur indépendant de voir, au moins temporairement, sa caution personnelle suspendue en cas de défaillance.

Par ailleurs, il est injuste de marquer au fer rouge les travailleurs indépendants privés de revenus et dans l’incapacité temporaire d’honorer le paiement d’échéances de crédit personnel, en empêchant tout rebond ultérieur. La CPME réclame donc la suspension de l’inscription au Fichier des incidents de remboursement de crédits (FICP) des travailleurs indépendants n’ayant jamais connu d’incidents de paiement avant mars 2020.

Ce sont là quelques-unes des« 11 mesures urgentes pour les PME et leurs dirigeants indépendants les plus en difficulté »proposées par la CPME pour qu’on n’oublie pas la personne qui se cache derrière le chef d’entreprise.

Communiqué de Presse le 28 janvier 2021

Enquête CPME sur le bilan de 2020 et les perspectives de 2021

2400 dirigeants de TPE/PME ont répondu à l’enquête de la CPME, entre le 7 et le 20 janvier 2021.

Sans surprise, il apparaît qu’au cours des deux derniers mois de 2020, les deux tiers des entreprises (65%) ont connu une baisse de chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2019. Cela se traduit logiquement pour la moitié d’entre elles (52%) par une dégradation de leur trésorerie.

Pour 2021, les perspectives sont mitigées mais pas catastrophiques. Si 52% des répondants prévoient une baisse de chiffre d’affaires dans les prochains mois, 48% anticipent un maintien ou même une hausse. De même, si 25% envisagent de réduire leurs effectifs, 66% pensent le maintenir et 9% prévoient de recruter.  

Logiquement, le couvre-feu est considéré comme un frein à l’activité pour plus de la moitié des entrepreneurs (53%) qui se disent, à 49%, dans l’incapacité de supporter un troisième confinement. L’absence de visibilité explique sans doute le fait que la majorité d’entre eux (54%) craignent aujourd’hui pour la pérennité de leur entreprise.

A cet égard, au vu des résultats de cette enquête, il apparaît qu’environ 100 000 entreprises (soit 45% des 220 000 entreprises ayant utilisé leur PGE, sur un total de 630 000 entreprises signataires) doutent de leur capacité à rembourser le prêt garanti par l’Etat (PGE).

La sortie de crise s’annonce délicate lorsque 33% des TPE/PME interrogées ont le sentiment que leur entreprise est « sous perfusion de l’Etat » et que seules 3% d’entre elles ont répondu, ou s’apprêtent à le faire, à un appel à projet dans le cadre du plan de relance. 

Malgré ce contexte morose, la majorité des dirigeants ne cède pas au pessimisme et ils se déclarent optimistes (23%) ou résignés (42%) à faire face à la situation. Pour ce faire, une très forte majorité d’entre eux (65%) se dit prête à organiser des campagnes de vaccination dans les locaux professionnels.

Au chapitre des bonnes nouvelles, on notera que pour la moitié (49%) des répondants, la crise actuelle a accéléré la transition numérique de leur entreprise. Par ailleurs, si 63% d’entre ceux dont l’activité le permet ont mis en place du télétravail en 2020, ils sont 55% à envisager de conserver un ou plusieurs jours de télétravail à l’issue de la crise sanitaire.

Télécharger l’enquête CPME : Covid-19, bilan 2020 et perspectives 2021 dans les TPE/PME

Communiqué de Presse le 26 janvier 2021