Les grandes entreprises ne peuvent rester sourdes aux difficultés de leurs clients

Alors que 77% des dirigeants ont le sentiment que leurs fournisseurs profitent de la situation*, il est impératif de rétablir davantage de solidarité et de transparence entre les petites et les grandes entreprises.

Se contenter de taxer les profits en faisant rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat ne résoudrait en rien les difficultés des PME. Bien au contraire. Mais les grandes entreprises, en métropole comme dans les territoires ultramarins, ne peuvent rester sourdes aux difficultés de leurs clients qui ont du mal à comprendre et à accepter certaines situations.

C’est dans cet état d’esprit que la CPME a entamé des discussions avec plusieurs grands fournisseurs incontournables pour bon nombre de PME.

Dans ce contexte, il convient de souligner l’effort de l’armateur CMA-CGM, entreprise française mais géant mondial, qui a fait droit ce jour à plusieurs de nos demandes, en augmentant la réduction du taux de fret jusqu’ici réservée à certaines grandes enseignes et en l’étendant aux TPE-PME importatrices mais également, et c’est une nouveauté, exportatrices. Ces mesures représentent des réductions jusqu’à 25 % du taux de fret.

Les échanges se poursuivront pour faire en sorte de garantir des délais de livraison acceptables et pour solutionner les difficultés de récupération des marchandises dans les ports. Il est maintenant souhaitable que les autres acteurs de ce secteur, ou de celui de l’énergie, fassent de même.*Source : enquête de conjoncture CPME, juillet 2022.

Communiqué de Presse le 22 juillet 2022

Enquête CPME : l’inflation frappe de plein fouet les PME avec des difficultés de recrutement et un turn-over sans précédent

La CPME publie les résultats de l’enquête qu’elle a mené auprès de 2300 dirigeants de TPE-PME*, pour ausculter la santé économique et la situation de l’emploi dans les entreprises. Les chiffres sont sans appel.

Sur le front de l’inflation, sans surprise, 93% des chefs d’entreprise sont impactés par la hausse des prix de leurs fournisseurs. L’enquête révèle que 77 % d’entre eux ont le sentiment que leurs fournisseurs profitent de la situation pour augmenter leurs prix sans justification.

Un problème d’autant plus aigu qu’un tiers des entreprises impactées voient l’inflation augmenter leur prix de revient de plus de 10 %. Or, 30 % des chefs d’entreprise ne reportent pas cette hausse sur leurs prix de vente, principalement par crainte de la réaction de leurs clients.

Si au 1er semestre 2022, l’avis des dirigeants de TPE-PME est plutôt favorable quant à l’évolution de la situation globale de leur entreprise. (37 % d’entre eux constatent une amélioration par rapport au semestre précédent, quand 22 % observent au contraire une dégradation), les prévisions pour le 2nd  semestre sont plus pessimistes, puisqu’ils ne sont plus que 27 % à anticiper une amélioration de la situation de leur entreprise par rapport au semestre précédent. En cause, un recul du chiffre d’affaires pour 31 % des entreprises et une baisse du taux de marge pour 44 % d’entre elles. De fait, la moitié des chefs d’entreprise interrogés disent ne pas avoir investi au 1er semestre et ne pas souhaiter le faire au 2nd semestre.

Dans le même temps, les dirigeants font face à une situation inédite sur le front de l’emploi. Plus de la moitié des dirigeants interrogés (51 %) cherchent à recruter. 94 % d’entre eux rencontrent des difficultés. La première raison évoquée est l’absence de candidats (74 %), devant le manque de compétences (47 %).

Et ce, alors même qu’un dirigeant sur quatre (24 %) est confronté à un turn-over important, dont la première cause est le souhait des salariés de « se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle » (53 %). Une donnée nouvelle, à la fois surprenante et inquiétante, révélée par l’enquête.

Face à cette situation qu’ils ont du mal à accepter, 84 % des chefs d’entreprise estiment qu’il est nécessaire de réformer le système actuel d’indemnisation des chômeurs, via l’assurance-chômage.

L’enquête dévoile aussi que la majorité des dirigeants de PME (65% des répondants) a augmenté les salaires de ses équipes en 2022. Et 58% d’entre eux, qu’ils l’aient déjà fait ou pas, prévoient de le faire d’ici la fin 2022.

Ils ont également largement recours aux instruments de partage de la valeur. Ainsi, le versement de primes est plébiscité dans les petites entreprises. Deux dirigeants de TPE-PME sur trois (68 %) ont versé récemment des primes à leurs salariés (49 % des primes individuelles et 41 % des primes PEPA). En revanche, une écrasante majorité de chefs d’entreprise (71 %) n’est pas favorable à la mise en place d’un dividende salarié qui prévoirait un mécanisme obligatoire de partage de la valeur, y compris dans les plus petites entreprises. Une alerte à entendre.

Télécharger l’enquête CPME « La santé économique et l’emploi dans les TPE-PME » 

*Enquête menée entre le 16 juin et le 12 juillet 2022, par l’envoi d’un questionnaire en ligne.

Communiqué de Presse le 19 juillet 2022

Pouvoir d’achat : des heures supplémentaires pour aider les TPE-PME et leurs salariés

Les entreprises peinent à recruter et certaines renoncent à des marchés, faute de salariés en nombre suffisant. Les « métiers en tension » n’existent plus. Tous les métiers sont concernés, partout en France.

Dans le même temps, si les employeurs font des efforts pour augmenter les salaires, tous, et notamment ceux qui sont à la tête de TPE-PME n’ont pas cette capacité, faute de marge suffisante. L’inflation appelle pourtant des réponses.

Dans ce contexte, et alors que le Parlement examine actuellement un projet de loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, il serait logique d’inciter les entreprises qui le peuvent à proposer des heures supplémentaires à leurs salariés.

Pour ce faire, la CPME suggère que les salariés des PME conservent la rémunération supplémentaire de 25% par heure travaillée au-delà de la 35ème heure. Les employeurs, eux, seraient assujettis aux cotisations sociales patronales sans majoration supplémentaire.

Un tel dispositif, dont le coût serait limité pour les finances publiques, permettrait de créer de la richesse supplémentaire, d’aider les employeurs à faire face à la pénurie de main-d’oeuvre et de donner un coup de pouce financier aux salariés concernés. Se contenter d’augmenter le plafond d’exonération fiscale des heures supplémentaires effectuées, c’est faire une partie du chemin seulement. Les parlementaires ont la possibilité d’agir pour aider réellement les TPE-PME et leurs salariés, au bénéfice de la collectivité toute entière.

Communiqué de Presse le 18 Juillet 2022

La CPME formule des propositions pour un ancrage territorial et la soutenabilité des entreprises ultramarines

Afin d’apporter sa contribution à la transformation nécessaire qui doit s’opérer dans les territoires ultramarins et donner du sens au caractère océanique de la France et de l’Europe, la CPME, en lien avec l’ensemble de ses structures ultramarines, a formulé des propositions pour répondre aux enjeux de court, moyen et long terme : en somme contribuer à la mise en œuvre d’un cadre renforcé de résilience territoriale économique.

Parmi ces propositions, figurent :

  • L’instauration d’un prêt de consolidation qui pourrait être porté par Bpifrance, afin de réduire l’endettement des entreprises. Il regrouperait toutes les échéances de l’entreprise et s’étalerait sur dix ans.
     
  • La création d’un comité local des financeurs prévu au sein de l’ANCT régional, sous l’égide du préfet afin de renforcer les capacités financières des entités publiques pour honorer les délais de paiement aux entreprises, qui sont 2,9 fois plus élevés en Outre-mer qu’en métropole et fragilisent la trésorerie des entreprises.
     
  • A moyen terme, renforcer l’ancrage territorial par le développement d’une politique d’apprentissage et d’alternance, grâce à la mobilisation de fonds européens pour contribuer à financer la formation continue des salariés. En parallèle, plafonner et augmenter les frais de déplacement en raison de l’étendue de certains de ces territoires.
     
  • Pour favoriser l’internationalisation des entreprises ultramarines, majorer le crédit d’impôt export et les financements à l’internationalisation des entreprises.

Découvrir les 10 propositions de la CPME pour un ancrage territorial et la soutenabilité des économies ultra marines.

Télécharger le document : Enjeux des délais de paiement en Outre-mer, propositions de la CPME

Communiqué de Presse le 12 juillet 2022