Réformer l’assurance-chômage est une priorité

Alors que la réforme de l’assurance-chômage est aujourd’hui à l’ordre du jour du Conseil des ministres, la CPME tient à rappeler l’urgence de cette réforme.

Selon une enquête récente de la Confédération des PME*, 94% des chefs d’entreprise qui cherchent à recruter, rencontrent des difficultés. La notion de métiers en tension n’existe plus. Aujourd’hui, quasiment tous les métiers dans tous les secteurs sont concernés et le secteur public n’échappe pas à cette règle. Certaines entreprises se retrouvent en difficulté, devant, de ce fait, renoncer à des marchés ou réduire leur activité. Cette situation est incompréhensible alors que plusieurs millions de demandeurs d’emploi continuent à être indemnisés par Pôle emploi.
 
Dans ce contexte, il est urgent de réformer l’assurance-chômage. Mettre fin à certains abus qui pénalisent l’ensemble des demandeurs d’emploi et des entreprises en fragilisant financièrement l’UNEDIC, dont la dette, faut-il le rappeler, avoisine les 64 milliards d’euros, est également nécessaire. Est-il par exemple logique qu’un salarié en CDD à qui son employeur propose un CDI puisse refuser et s’inscrire à Pôle emploi en tant que demandeur d’emploi indemnisé ? Son choix doit être respecté mais il n’y a aucune raison que la collectivité en supporte financièrement les conséquences. Il en va de même pour les 53% de ceux qui quittent volontairement leur poste pour « se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle. »*
 
Sans revenir sur le mode de calcul du montant des allocations, la CPME estime nécessaire de moduler, au niveau national, la durée des allocations chômage et les conditions d’accès à l’indemnisation en fonction de la situation de l’emploi, et ce suivant des critères objectifs prédéterminés. En période économique florissante, les critères d’accès à l’indemnisation seraient durcis. A l’inverse, ils seraient assouplis en cas de tension sur le marché de l’emploi. Il conviendrait également de revoir les règles en cas de refus successifs d’offres raisonnables d’emploi. L’assurance-chômage doit retrouver sa fonction première consistant à indemniser les personnes rencontrant un accident professionnel et recherchant un emploi.
 
Parallèlement, la CPME milite pour un meilleur accompagnement des demandeurs d’emploi en rendant systématique une Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE) consistant à former une personne pour un poste déterminé. Son taux d’efficacité dépasse les 80%. Enfin, il conviendra de s’interroger sur les moyens d’inciter à la reprise d’un emploi alors que l’écart existant entre le SMIC et le cumul des différents revenus de remplacement (RSA ; ARE) est plus que faible. 
 
La CPME, première organisation patronale en nombre d’entreprises adhérentes, est naturellement prête à échanger avec ses homologues du MEDEF et de l’U2P ainsi que les 5 organisations syndicales de salariés, gestionnaires ensemble du régime d’assurance-chômage, sur ces différents points, et ce dans le cadre d’une négociation interprofessionnelle dont elle souhaite qu’elle puisse s’ouvrir rapidement.
 
*Télécharger l’enquête CPME du 13/07/2022 sur la santé économique et l’emploi dans les PME : ici. 
 

Les grandes entreprises ne peuvent rester sourdes aux difficultés de leurs clients

Alors que 77% des dirigeants ont le sentiment que leurs fournisseurs profitent de la situation*, il est impératif de rétablir davantage de solidarité et de transparence entre les petites et les grandes entreprises.

Se contenter de taxer les profits en faisant rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat ne résoudrait en rien les difficultés des PME. Bien au contraire. Mais les grandes entreprises, en métropole comme dans les territoires ultramarins, ne peuvent rester sourdes aux difficultés de leurs clients qui ont du mal à comprendre et à accepter certaines situations.

C’est dans cet état d’esprit que la CPME a entamé des discussions avec plusieurs grands fournisseurs incontournables pour bon nombre de PME.

Dans ce contexte, il convient de souligner l’effort de l’armateur CMA-CGM, entreprise française mais géant mondial, qui a fait droit ce jour à plusieurs de nos demandes, en augmentant la réduction du taux de fret jusqu’ici réservée à certaines grandes enseignes et en l’étendant aux TPE-PME importatrices mais également, et c’est une nouveauté, exportatrices. Ces mesures représentent des réductions jusqu’à 25 % du taux de fret.

Les échanges se poursuivront pour faire en sorte de garantir des délais de livraison acceptables et pour solutionner les difficultés de récupération des marchandises dans les ports. Il est maintenant souhaitable que les autres acteurs de ce secteur, ou de celui de l’énergie, fassent de même.*Source : enquête de conjoncture CPME, juillet 2022.

Communiqué de Presse le 22 juillet 2022