Les récents événements en Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Guadeloupe, Martinique et en Guyane mettent les entreprises locales sous pression. La CPME plaide pour une prise de conscience collective et propose des solutions structurelles et ciblées pour redresser l’économie des territoires ultramarins, avant qu’il ne soit trop tard.
Propositions pour renforcer la résilience des Outre-mer
La CPME demande en priorité le rétablissement de la sécurité civile et de la libre-circulation des personnes. Afin de répondre aux défis économiques et sociaux des territoires ultramarins, elle préconise une série de mesures à court et moyen termes :
- Dans l’esprit de sa proposition de test PME, la CPME plaide pour l’évaluation des effets des abaissements du coût du travail en Outre-mer via un panel d’entreprises, émanant des secteurs de l’industrie, des services, du commerce.
- Une loi d’orientation pluriannuelle :
- Assurer une pleine intégration dans la République, en tenant compte des spécificités locales par une meilleure proximité des leviers de décision
- Renforcer le suivi des politiques de contractualisation entre l’Etat et les collectivités territoriales
- Instaurer une nouvelle politique économique fondée sur leurs atouts notamment géostratégiques et écologiques, en mobilisant l’article 349 TFUE
- Garantir le pouvoir d’achat et tendre vers le plein emploi : maintenir et optimiser les dispositifs d’exonération de cotisations sociales
- Ancrer la stratégie du bon achat
- Une loi sur le plein emploi pour répondre à l’enjeu de l’augmentation du taux d’emploi, en revenant sur les conditions du coût du travail via une LODEOM améliorée. Cela permettrait aussi d’augmenter les revenus issus du travail et de renforcer la cohésion sociale face à l’enjeu du pouvoir d’achat. Cette loi serait une réponse structurelle aux maux des Outre-mer trop souvent traités de manière conjoncturelle.
« Les Outre-merne peuvent plus attendre. L’urgence est d’agir pour préserver les entreprises locales, soutenir l’emploi et èviter un décrochage économique irréversible. Il est essentiel que les politiques publiques prennent enfin en compte les spécificités de ces territoires, en mettant en place des solutions adaptées et pérennes. » alerte François Asselin, président de la CPME
Mesures spécifiques pour la Nouvelle-Calédonie et la Martinique
Pour la Nouvelle-Calédonie :
- Maintien du fonds de solidarité de l’État (FSE) jusqu’en mai 2025 pour soutenir lesentreprises fragilisées
- Poursuite du dispositif de chômage partiel jusqu’à la mi-2025 afin de préserver l’emploi pendant la crise
- Création d’un outil bancaire à faible taux d’intérêt pour injecter de la trésorerie dans l’économie locale
- Participation active aux discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, afin d’assurer un développement économique durable et inclusif.
Pour la Martinique :
- Réévaluation de la situation économique, avec un focus sur l’accord signé pour lutter contre la cherté de la vie et ses impacts sur les entreprises locales.
- Mise en place de mesures concrètes pour soutenir les entreprises, notamment sur la fiscalité locale et les difficultés d’approvisionnement en produits de première nécessité. La Martinique n’est pas un territoire d’importations. Il faut développer la production locale et le commerce de proximité.
« Les entreprises ultramarines sont à un tournant décisif. Le soutien à l’emploi, la pérennité des entreprises et la stabilité sociale dépendent d’une action rapide et coordonnée à la hauteur des enjeux. »
Déclare Dominique Vienne, en charge des CPME océaniques au sein du comité exécutif de la Confédération.
Sur la photo, de gauche à droite :
– Dominique Vienne, en charge des CPME océaniques au sein du comité exécutif de la Confédération
– Christophe Plée, président de la CPME Polynésie Française
– Nicole Moreau, présidente de la CPME Nouvelle-Calédonie
– François Asselin, président de la CPME nationale
– Céline Rose, présidente de la CPME Martinique
– Gérard Lebon, président de la CPME Réunion