Elu avec 65,4% des voix des adhérents de la CPME pour prendre la succession de François Asselin le 21 janvier dernier, les premiers pas d’Amir Reza-Tofighi sont synonymes d’action.
Dans un contexte d’incertitude politique défavorable aux entreprises marqué par une remontée des chiffres du chômage, il est immédiatement parti porter leur parole, sur le terrain.
Un entrepreneur atypique à la tête de la CPME
« Entrepreneur depuis toujours » se définit-il. Ce fils de réfugiés politiques iraniens qui a grandi à Grigny dans l’Essonne, a créé sa première entreprise à l’âge de 16 ans : un site d’actualité sur le football. Quelques années plus tard, alors étudiant, il co-fonde Vitalliance avec deux associés, une entreprise d’aide à domicile pour les personnes dépendantes.
Un salarié, puis 10, puis 100, Vitalliance ne va cesser de grandir au fil des années pour devenir l’un des acteurs majeurs du secteur. Seul à la tête de l’entreprise depuis 10 ans, il a participé entre-temps à deux autres aventures : la création de la plateforme de VTC Heetch,, puis le site de location de bateaux Click& Boat. Deux entreprises aujourd’hui présentes à l’international.
Un pied dans les services, l’autre dans la tech. Il s’est engagé en parallèle dans la défense de l’entrepreneuriat, d’abord à la Fédération des services à la personne qu’il a présidé pendant six ans, avant de rejoindre la CPME en 2019.
Un parcours qui résonne comme une ode à l’esprit d’entreprendre et à la valeur travail que le quotidien Les Echosa dépeint avec brio dans ses pages cette semaine.
L’affirmation de positions pro-PME dans le débat
A peine élu, il a porté haut et fort la voix des PME dans les médias. S’il s’est agacé de la hausse des taxes et du coût du travail contenus dans le budget de l’Etat pour 2025, il a appelé à lancer urgemment le chantier de la simplification. Et plus loin, de s’attaqueur réellement au déficit public.
Ces derniers jours, alors que le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement à l’Assemblée nationale pour le vote du budget, il a réagi à ce contexte chahuté et à ses conséquences délétères pour l’économie.
Lundi 3 février, à l’antenne de France info, il a appelé à voter le budget : « Il est imparfait pour les entreprises, avec des hausses de taxes, mais on a besoin de stabilité et de passer à autre chose. Les chiffres du chômage le montrent : il faut qu’on puisse enfin avoir une visibilité sur 2025 » a -t-il asséné.
Face aux barrières douanières mises en place aux Etats-Unis, il a appelé l’Europe et la France à une réaction forte : « Il faut qu’on réinvestisse dans l’entreprise, avec une vraie politique de réindustrialisation et qu’on sorte de ce schéma négatif de toujours de sanctionner les entreprises ! »
« Une nouvelle censure nous conduirait à la catastrophe ! » a titré le même jour Le Parisien, qui a publié une longue interview du nouveau président de la CPME. Colère des patrons face à la pression fiscale, remontée des chiffres du chômage, nécessité de s’atteler à la simplification : il n’a pas mâché ses mots pour interpeller les politiques sur la réalité de terrain des TPE-PME.
Ce faisant, il a souligné le fossé qui se creuse à l’international : « il ne faut pas oublier que de nombreux pays, à commencer par les États-Unis, sont en train de mettre énormément de moyens pour se réindustrialiser. Ils réduisent leurs dettes, investissent massivement. De notre côté, si nous demeurons les seuls au monde à penser que c’est en augmentant les taxes et les impôts qu’on va relancer notre économie, alors nous allons droit dans le mur. Et en klaxonnant. ! «
Il a également plaidé pour le décalage des seuils sociaux, par exemple en supprimant celui de 50 pour passer à 100 salariés, et pour la mise en place du test PME.
Le surlendemain, invité de la matinale de RMC au micro d’Apolline de Malherbe, il a taclé un budget axé sur les taxes. « Maintenant, est-ce que le budget est bon ? Non. Ce n’est pas le budget qu’on espérait. Il est imparfait. Mais on préfère un budget que pas de budget », a-t-il martelé. Pendant 9 minutes, il a décrypté l’actualité et formulé des propositions quant à la surtaxe des entreprises, la réduction de la dépense publique, la remontée du chômage, l’abaissement du seuil de TVA pour les micro-entreprises et la disparition des commerces de centre-ville.
Une parole franche et directe, qu’il compte bien continuer à porter avec vigueur pour que les entreprises cessent d’être la variable d’ajustement des politiques.
Un combat qui commence.