La CPME décrypte le discours de politique générale du Premier ministre et émet des propositions

Reçue par Michel Barnier le 26 septembre dernier à Matignon, la CPME a été très présente depuis, pour affirmer ses positions quant à la nécessité de soutenir l’économie par la réduction du déficit public. Et ce, sans engendrer de hausse de la fiscalité, ni du coût du travail. 

Elle a donc suivi avec attention le discours de politique générale du Premier ministre, le 1er octobre.

Regardez l’analyse de ces annonces par François Asselin, en vidéo. 

Si le Premier ministre a clairement indiqué le niveau abyssal de la dette de l’Etat et la nécessité de s’y attaquer,  la CPME sera particulièrement vigilante pour éviter que les « efforts de justice fiscale » annoncés ne pèsent en aucune manière sur les artisans, TPE et PME. Elle attend le détail des mesures évoquées et s’opposera à toute augmentation du coût du travail ainsi qu’à toute réduction des aides à l’apprentissage.

Par ailleurs, la Confédération s’engagera dans les négociations paritaires sur la réforme des retraites, l’emploi des séniors ou l’assurance-chômage, avec de nombreuses propositions de pistes d’évolution.

Elle se félicite de la prise en compte de la situation de la filière immobilière qui traverse une crise inédite. Zéro artificialisation nette (ZAN), diagnostic de performance énergétique (DPE) et prêt à taux zéro (PTZ) méritent effectivement d’être revus rapidement. 

De même, elle a accueilli avec satisfaction que le chantier de la simplification soit relancé, une nécessité pour les entrepreneurs qui ploient sous le fardeau administratif et une source d’économie réelle pour l’Etat qui ne cassera pas la compétitivité des entreprises, bien au contraire. 

Elle a enfin salué que le Premier ministre évoque la crise dramatique qui frappe la Nouvelle-Calédonie et qui s’étend actuellement à plusieurs territoires d’Outre-mer et fasse une annonce forte. 

L’Outre-mer doit être l’une des priorités du gouvernement : les territoires implosent, l’économie locale est en danger

Après la crise à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, c’est la Martinique qui brûle, au sens propre comme figuré. L’île est dans une situation catastrophique entre manifestations, opérations escargot, couvre-feu partiel et violences urbaines. 

La crise dans les territoires ultramarins doit être traitée prioritairement par l’Etat, son inaction serait, dans ce contexte, une erreur aux conséquences lourdes à court, moyen et long terme.

Les mobilisations contre la vie chère durent depuis le début du mois en Martinique et l’enjeu est plus que compréhensible, les prix étant infiniment plus élevés qu’en métropole, notamment sur l’alimentaire. Toutefois, l’impact de cette crise sur les entreprises, déjà très fragiles, peut être dévastateur.

Il est urgent de prendre des mesures fortes pour rétablir l’ordre et la sécurité, sans quoi l’économie locale risque de se voir affectée de manière irrémédiable. En Nouvelle-Calédonie, l’économie est au bord de l’effondrement. 

La CPME nationale et Dominique Vienne, membre du Comex en charge des CPME océaniques, sont aux côtés de ces territoires. Dans le prolongement des actions, nombreuses, menées par la Confédération, un entretien a été sollicité auprès du nouveau ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet.

Lire le témoignage de Nicole Moreau, Présidente de la CPME Nouvelle-calédonie

Les hausses d’impôts ne règleraient pas le problème du déficit public

La CPME tient à rappeler avec force que la France, avec 43,2 % du PIB, est championne d’Europe des prélèvements obligatoires.

Par ailleurs, et le ministre de l’Economie, Antoine Armand, l’a rappelé ce matin, « la France a un des pires déficits de son histoire ».

Dès lors, imaginer que des hausses d’impôts régleraient le problème serait une profonde erreur. Il n’y a pas d’autre issue que de réduire massivement les dépenses publiques. On ne peut pas évoquer concrètement des hausses d’impôts sur le secteur privé et, virtuellement, des baisses de dépenses publiques.

La CPME souhaite à la France le succès du gouvernement

La CPME souhaite à la France le succès du gouvernement Barnier. La situation budgétaire de notre pays, qualifiée de « grave » par le Premier ministre, exige en effet une diminution rapide des dépenses publiques sans laquelle nous courons tout droit à la catastrophe.

Il est également essentiel de renouer avec une croissance forte en permettant à la France de se saisir des opportunités économiques que sont la baisse des prix de l’énergie, la maîtrise de l’inflation et la diminution des taux d’intérêt. Toute hausse de la fiscalité ou augmentation du coût du travail alimenterait l’inquiétude des acteurs économiques que sont les entreprises, grandes ou petites, et les ménages. Et risquerait de se traduire par un ralentissement de l’activité, ravageur pour bon nombre d’entreprises déjà fragilisées, comme le montre l’augmentation du nombre de défaillances.

Par ailleurs, la CPME répondra positivement à l’appel du Premier ministre aux partenaires sociaux pour « améliorer la réforme des retraites » tout en « préservant le cadre financier. » Elle proposera notamment des mesures incitatives à l’emploi des séniors.

Enfin, la CPME souhaite que le logement et les simplifications administratives soient remis au-dessus de la pile des priorités. Et qu’on s’attelle à des réformes de fond pour améliorer la productivité et pour rendre à la valeur travail la place qui devrait être la sienne.

Semaine européenne du développement durable : la CPME vous informe

La semaine européenne du développement durable a lieu 18 septembre au 8 octobre 2024. L’opportunité de prendre connaissance des actualités en la matière qui vous concernent. 

Replays des webinaires sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et le décret tertiaire 

  1. Webinaire sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) 

Le 9 septembre dernier, la CPME a organisé ce webinaire, en collaboration avec la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) du ministère de l’Economie et des Finances, dédié à la présentation de cette nouvelle réglementation européenne. L’objectif est d’appliquer un prix du carbone sur certains produits importés (acier, aluminium, ciment, engrais azotés, hydrogène, électricité) dans l’Union européenne. 

L’intervenant a présenté, entre autres, le fonctionnement du MACF, le calendrier de mise en oeuvre (période transitoire du 31 décembre 2023 au 31 décembre 2025 – période effective dès 2026) et la liste des actions à effectuer pour que les entreprises concernées s’y conforment (ex : s’inscrire sur le registre MACF, déterminer ses émissions, etc).  

Consultez la présentation et le replay en cliquant ici

  1. Webinaire à propos du décret tertiaire organisé par la Direction générale des Entreprises (DGE) 

Pour rappel, le décret tertiaire impose une réduction des consommations d’énergie de certains bâtiments (bâtiments ou parties de bâtiment de 1000m2 et plus). Le 10 septembre, la DGE a organisé un webinaire traitant ce sujet.  

Celui-ci permis d’expliquer les différentes étapes à respecter pour effectuer une déclaration sur OPERAT (plateforme permettant le rapportage des consommations d’énergie des bâtiments visés par le décret tertiaire). 

L’aspect pratique a pu être abordé grâce au témoignage d’une entreprise possédant 200 magasins expliquant la manière dont s’est déroulée sa déclaration de consommations d’énergie sur OPERAT. 

Consulter la présentation en cliquant ici (téléchargeable pendant 7 jours), et le replay en cliquant ici. 

Le Portail RSE et ses nouvelles fonctionnalités 

Pour permettre aux entreprises de mieux s’approprier les exigences réglementaires liées à la RSE, la Direction générale des Entreprises (DGE) du ministère de l’Économie et des Finances, en collaboration avec la Direction interministérielle du numérique, a développé le Portail RSE.Cet outil numérique crée un chemin unique permettant aux entreprises de répondre à leurs obligations en matière de RSE.  

Il leur permet d’abord de s’informer par la possibilité d’effectuer une simulation simplifiée pour déterminer quelles sont les réglementations auxquelles elles sont soumises, comme la CSRD. Elles peuvent également y trouver des fiches pédagogiques portant sur différents réglementations RSE (BDESE, rapport de durabilité de la CSRD etc.) Le portail RSE permet ensuite de se conformer directement ou en étant redirigé vers les plateformes ministérielles adéquates.  

Une fois inscrites, les entreprises peuvent piloter leurs différentes déclarations sur leur tableau de bord et vérifier qu’elles sont bien à jour. 

Le portail permet également de suivre un guide interactif détaillant, étape par étape, la réalisation du rapport de durabilité (CSRD). Ce guide, encore en construction, est composé de trois phases : l’analyse de double-matérialité, la collecte des données et enfin la rédaction du rapport.  

A ce jour, le portail RSE comporte également un référencement de rapports de durabilité d’entreprises déjà en ligne.

Le développement d’un algorithme d’intelligence artificielle pour que la plateforme puisse fournir aux entreprises des déclarations préremplies avec les données disponibles au sein de l’administration est à venir

Pour (re)voir le webinaire de présentation, cliquez ici 

Valorisons les bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux !

La Direction des affaires juridiques du ministère de l’Economie a publié un guide sur les bonnes pratiques de facturation et de règlement dans les marchés publics de travaux. 

Réalisé avec la participation du monde économique dont la CPME, ce guide pratique et pédagogique a pour but de fluidifier la communication et de limiter les hypothèses de rejet des demandes de paiement ou de retard dans leur traitement.

PME, comment développer votre marque employeur ?

La marque employeur, est un condensé de votre réputation en tant qu’employeur et de tout ce qui fait de votre entreprise un lieu de travail idéal.

Chefs d’entreprise de TPE-PME, quelles sont les étapes pour créer, mettre en oeuvre et gérer une stratégie de marque employeur efficace ? 
 

1- Analysez la perception de votre marque employeur à l’instant T

Essayez de voir votre entreprise à travers les yeux de vos collaborateurs. Vous pourrez mettre le doigt sur les problèmes susceptibles de freiner l’attraction et la rétention de talents. Afin d’appréhender votre réputation, vous pouvez par exemple :

• Consulter les avis employeurs en ligne pour identifier les questions et commentaires récurrents 
• Interroger vos salariés en interne pour avoir leur avis sur l’entreprise. Vous pouvez leur demander pourquoi ils ont rejoint l’entreprise, ou ce qu’ils aiment le plus / le moins dans leur travail 
• Garder un oeil sur les réseaux sociaux, en suivant les mentions de votre entreprise 

2 – Définissez la proposition de valeur unique de votre entreprise

La valeur unique de votre entreprise réunit ses valeurs fondamentales, sa mission, sa vision et sa culture. En dehors des aspects financiers qui demeurent très importants, les candidats, surtout les plus jeunes, sont de plus en plus sensibles, au fait de travailler pour des entreprises qui correspondent à leurs centres d’intérêt et à leurs valeurs. Ils sont de plus en plus nombreux à considérer la qualité de vie au travail ou encore les objectifs de l’entreprise et son impact en terme social ou écologique. 

Posez vous la question : « comment  faire en sorte que mes employés se sentent fiers, motivés et encouragés à donner le meilleur d’eux-mêmes chaque jour » ?

Voici quelques exemples d’avantages à valoriser :

• Des avantages sociaux comme une mutuelle avantageuse, des congés parentaux ou des vacances sponsorisées par l’entreprise
• Les possibilités de développement de carrière : formations, programmes de mentorat, évolutions dans l’entreprise…
• Les avantages et incitations monétaires ou non monétaires supplémentaires : abonnement à une salle de sport, café et en-cas gratuits, horaires de travail flexibles, télétravail, ateliers de renforcement de l’esprit d’équipe…
• Un environnement de travail positif qui offre de l’autonomie, de la reconnaissance et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
 

3 – Développez une stratégie de promotion de la marque employeur

Une fois votre marque employeur établie, réfléchissez à la façon dont vous allez la promouvoir auprès des futurs candidats. 

Vous pouvez par exemple :

  • Créer une page Carrières sur votre site web avec des photos des coulisses et des témoignages de salariés
  • Surveiller les avis laissés sur votre entreprise, et prendre le temps de répondre aux commentaires (aussi bien positifs que négatifs) des salariés
  • Demander à vos salariés de partager leur expérience au sein de votre entreprise sur les réseaux sociaux
  • Ajouter vos éléments de marque à vos offres d’emploi pour es démarquer (logo, avantages, etc.)
  • Optimiser vos pages entreprise avec des photos et des vidéos qui véhiculent l’esprit de votre entreprise

Documents utiles

Un contexte économique alarmant : les entrepreneurs tirent la sonnette d’alarme

En cette période marquée par une hausse alarmante des défaillances d’entreprises et une progression inquiétante du chômage des dirigeants, le paysage entrepreneurial en France traverse une phase critique. Les chiffres récents sont éloquents : un nombre croissant d’entreprises, notamment de petites et moyennes tailles, se trouvent en grande difficulté, incapables de faire face aux défis économiques actuels. La combinaison des répercussions post-Covid, de l’inflation et des tensions géopolitiques a exacerbé les pressions sur le tissu économique local. Il s’agit d’un contexte économique alarmant.

L’accompagnement des chefs d’entreprise dans cette période de turbulences est plus que jamais une priorité et la CPME, consciente des enjeux, intensifie ses actions pour soutenir les entrepreneurs de la région. Nous savons que derrière chaque entreprise en difficulté, il y a des hommes et des femmes qui luttent pour maintenir leur activité, préserver des emplois et contribuer à la vitalité économique locale.

Il est crucial, dans ces moments difficiles, de rester unis et solidaires. La résilience de notre tissu économique dépend de notre capacité à travailler ensemble, à innover et à soutenir ceux qui en ont le plus besoin.

En parallèle, nous encourageons la coopération entre entreprises, le partage de bonnes pratiques et la mutualisation des ressources. Ces dynamiques de solidarité sont essentielles pour renforcer notre résilience collective. Nous croyons fermement que c’est ensemble que nous pourrons relever les défis actuels et construire un avenir économique plus robuste.

Enfin, nous tenons à rappeler que le bien-être des dirigeants est tout aussi important que la survie des entreprises. Le stress, l’incertitude, et l’épuisement ne doivent pas être sous-estimés. La CPME Sud que je préside, s’engage à promouvoir le soutien psychologique et le bien-être au travail pour les chefs d’entreprise, afin qu’ils puissent continuer à mener leurs activités avec sérénité et confiance.

Face à l’incertitude, et face à ce contexte économique alarmant, nous devons faire preuve de positivité, d’innovation, et de solidarité. La CPME Sud reste résolument aux côtés des entrepreneurs, déterminée à les accompagner dans chaque étape de leur parcours, quelles que soient les difficultés rencontrées. Ensemble, nous sommes plus forts, et c’est ensemble que nous surmonterons cette crise.

Ouverture des Jeux paralympiques 2024 : une mobilisation de tous !

Après les Jeux olympiques de Paris 2024, dont un premier bilan est déjà disponible ici, une nouvelle expérience exceptionnelle est attendue avec les Jeux paralympiques qui s’ouvrent aujourd’hui, mercredi 28 août. 

L’occasion pour la CPME de rappeler sa mobilisation pour faire de ces jeux un moteur du développement économique, social et solidaire via la toute première Charte sociale de l’histoire des Jeux. 

Pour en savoir plus, téléchargez la Charte ci-dessous. 

La France a transmis son plan national énergie-climat à la Commission européenne

Le plan national énergie-climat a pour but de détailler la manière la France va atteindre ses objectifs fixés par le paquet “fit for 55” (ensemble d’actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE de 55% d’ici 2030). Il est obligatoire pour chaque Etat membre. 

Le plan national énergie-climat se base sur trois documents :

  • la programmation pluriannuelle de l’énergie 2024-2033 (PPE)
  • la stratégie nationale bas carbone (SNB)
  • le plan national d’adaptation au changement climatique.

Ces textes devraient être mis en consultation publique prochainement. 

S’agissant des éléments principaux contenus dans ce plan national énergie-climat (PNIEC), la France rappelle sa volonté d’atteindre une baisse de 50% des émissions de gaz à effet de serre brutes d’ici 2030 par rapport à 1990. Néanmoins, le puits de carbone forestier est en très mauvais état ce qui rend encore plus difficile l’atteinte de cet objectif. 

Concernant la baisse des consommations d’énergie finale d’ici 2030, la France anticipe déjà le fait que cet objectif ne sera pas atteint. Pour remédier à cela, plusieurs solutions sont envisagées telles que déployer le plan de sobriété énergétique, rénover les bâtiments, etc.  

Sur la partie énergies renouvelables, la France devrait atteindre pour la première fois l’objectif européen de 23,4% de part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie qui était fixé pour 2020, soit avec quatre ans de retard. Pour 2030, la France s’est fixée comme objectif d’atteindre 58% d’énergies décarbonées. 

Quant à la biomasse, un déséquilibre entre l’offre et la demande devrait apparaître en 2030 selon les premières projections (plus de demandes que d’offre). 

Enfin, pour tenir ses objectifs climat, la France devra baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 5% par an entre 2023 et 2030.