Fronde des commerçants : la CPME rencontre le Premier ministre

Le président de la CPME a rencontré ce matin le Premier ministre Jean Castex en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.

Il s’est, à nouveau, fait le porte-parole des commerçants pour lui faire part du caractère incompréhensible de la fermeture administrative des commerces considérés comme « non-essentiels » alors que, dans le même temps, la grande distribution conserve la possibilité de vendre ces mêmes produits.

Cette décision, économiquement injuste, crée une distorsion de concurrence inadmissible. Elle suscite colère et amertume chez les commerçants indépendants qui multiplient les efforts depuis des mois pour se conformer aux exigences sanitaires.

La CPME ne souhaite pas opposer les différentes formes de commerce et la logique du tous perdants sauf Amazon, n’est pas la nôtre. Il est d’ailleurs à souligner que certains grands distributeurs se sont montrés solidaires du commerce de proximité. La Confédération des PME ne veut pas non plus prendre le moindre risque avec la santé des Français. Elle réclame simplement la possibilité, en fonction du contexte sanitaire, de rouvrir les commerces et de permettre à tous les commerçants de travailler.

Donner aux préfets le pouvoir d’autoriser localement l’ouverture des commerces de vente de détail si les conditions sanitaires le permettent, ainsi que l’a proposé le Sénat, serait une solution.

En attendant, il est urgent de faire cesser immédiatement la distorsion de concurrence d’origine gouvernementale entre les différentes formes de commerces. Et de se donner dès à présent les moyens de garantir aux commerçants faisant l’objet d’une fermeture administrative, la prise en charge totale de leur perte de chiffre d’affaires.

La fermeture des rayons non-essentiels dans les grandes surfaces, évoquée ce matin pourrait, à court terme, rétablir l’équité avec le commerce de proximité. Mais notre objectif prioritaire reste de permettre au plus grand nombre de continuer à travailler.

Communiqué de Presse le 1er Novembre 2020

Reconfinement : soutien aux entreprises

Le rétablissement du confinement est effectif depuis le jeudi 29 octobre 2020 à minuit. Pour soutenir les entreprises et leurs activités, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a annoncé que les mesures exceptionnelles d’urgence mises en place dès le printemps 2020 sont réactivées et/ou renforcées.

Organisation du travail. À la suite de la remise en place du confinement :

  • le télétravail devient obligatoire à 100% pour les activités pour lesquelles les salariés peuvent télétravailler. Pour les activités autorisées pour lesquelles le télétravail est impossible, les salariés pourront aller travailler : le secteur du BTP doit poursuivre son activité, les usines doivent fonctionner, les agriculteurs poursuivront leurs activités ;
  • les réunions en audio ou visioconférence doivent constituer la règle et les réunions en présentiel l’exception ;
  • les moments de convivialité réunissant les salariés dans le cadre professionnel sont interdits ;
  • les règles sanitaires renforcées dans les restaurants d’entreprise sont maintenues ;
  • Les salariés sont invités à télécharger l’application « tousAntiCovid » et à l’activer pendant les horaires de travail.

Activité partielle. Le dispositif d’activité partielle est maintenu dans ses dispositions actuelles jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, toutes les entreprises des secteurs touchés pourront bénéficier d’une prise en charge du chômage partiel à 100% avec zéro reste à charge pour l’entreprise.

Exonération des cotisations sociales :

  • toutes les entreprises de moins de 50 salariés fermées administrativement bénéficieront d’une exonération totale de leurs cotisations sociales ;
  • toutes les PME du tourisme, de l’événementiel, de la culture et du sport qui restent ouvertes mais qui auraient perdu 50 % de leur de chiffre d’affaires auront le droit aux mêmes exonérations de cotisations sociales patronales et salariales ;
  • pour tous les travailleurs indépendants, les prélèvements seront automatiquement suspendus. Ils n’auront aucune démarche à faire ; les travailleurs indépendants qui sont fermés administrativement bénéficieront d’exonérations totales de leurs charges sociales.

Pour les entreprises qui ont déjà reporté des cotisations sociales avant ce nouveau confinement, et sont en discussion avec les URSSAF pour étaler leur paiement jusqu’à 3 ans, mais auraient de grandes difficultés, des remises pourront être demandées au cas par cas.

Aides à la formation. Des dispositifs de formation professionnelle ont été renforcés et adaptés afin de répondre aux besoins en formation des entreprises et des salariés, notamment ceux placés en activité partielle.

Fonds de solidarité :

  • toutes les entreprises de moins de 50 salariés fermées administrativement pourront recevoir une indemnisation allant jusqu’à 10 000 €. Peu importe leur secteur d’activité ou leur situation géographique, les entreprises de moins de 50 salariés qui ne peuvent pas ouvrir bénéficieront d’une aide mensuelle allant jusqu’à 10 000 €, sans exception ;
  • toutes les entreprises de moins de 50 salariés des secteurs du tourisme, événementiel, culture, sport et des secteurs liés qui restent ouvertes mais qui subissent une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 %, bénéficieront également de cette indemnisation mensuelle allant jusqu’à 10 000 € ;
  • pour toutes les autres entreprises de moins de 50 salariés qui peuvent rester ouvertes mais qui subissent une perte de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires, l’aide du fonds de solidarité est rétablie et pourra aller jusqu’à 1 500 € par mois.

Demande l’aide du fonds. Toutes les entreprises éligibles pourront recevoir leur indemnisation en se déclarant sur le site de la direction générale des finances publiques, à partir de début décembre. Pour les entreprises des 54 départements soumises au couvre-feu en octobre, elles pourront remplir leur formulaire à partir du 20 novembre et percevront les aides dans les jours qui suivent.

Prêts garantis par l’État (PGE) :

  • les entreprises peuvent désormais contracter un prêt jusqu’au 30.06.2021 au lieu du 31.12.2020 ;
  • l’amortissement du PGE pourra être étalé entre 1 et 5 ans supplémentaires, avec des taux pour les PME négociés avec les banques françaises compris entre 1 et 2,5 %, garantie de l’État comprise ;
  • toutes les entreprises qui le souhaitent pourront demander un nouveau différé de remboursement d’1 an, soit 2 années au total de différé. Ces demandes de différés supplémentaires ne seront pas considérées par la Banque de France comme un défaut de paiement des entreprises.
  • Par exemple, un restaurateur, un fleuriste, un carrossier, un libraire qui ne pourrait pas rembourser son PGE à partir de mars 2021 pourra, après examen par la banque qui lui a octroyé le prêt, attendre 2022 avant de commencer le remboursement du capital de son PGE.
  • Prêts directs de l’État. L’État pourra accorder des prêts directs si certaines entreprises ne trouvent aucune solution de financement. Ces prêts d’État pourront atteindre jusqu’à 10 000 € pour les entreprises de moins de 10 salariés  et 50 000 € pour les entreprises de 10 à 49 salariés. Pour les entreprises de plus de 50 salariés, l’État pourra accorder des avances remboursables plafonnées à 3 mois de chiffre d’affaires.

Prise en charge des loyers :

  • le projet de loi de finances pour 2021 va introduire un crédit d’impôt pour inciter les bailleurs à annuler une partie de leurs loyers. Cette mesure bénéficiera aux entreprises de moins de 250 salariés fermées administrativement ou appartenant au secteur Hôtels-Cafés-Restaurants. Tout bailleur qui sur les 3 mois d’octobre, novembre et décembre 2020, accepte de renoncer à au moins 1 mois de loyer, pourra bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % du montant des loyers abandonnés.
  • Par exemple, pour un loyer mensuel de 5 000 € d’un restaurateur – soit 15 000 € sur 3 mois – si le bailleur renonce à au moins 5 000 € (1 mois de loyer), il bénéficiera d’un crédit d’impôt de 1 500 €. Le bailleur perdra donc 3 500 € et non 5 000 €. Le restaurateur paiera 10 000 € de loyer au lieu de 15 000 €.
  • Sources : www.gouvernement.fr/info-coronavirus/retour-au-travail, actualité du 29-10-2020 et conférence de presse – Mesures d’urgence économiques du ministre de l’Économie, des Finances et de la relance du 29-10-2020

Nouveau « protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid 19 », actualisé au 29 octobre 2020

Les modifications portent sur :

  • les personnes à risque de forme grave de Covid 19 sur le télétravail, 
  • l’obligation pour l’employeur de rappeler les règles de distanciation et d’hygiene, 
  • la promotion de TousAntiCovid, 
  • la priorité des audios et visios pour les réunions, 
  • l’ajustement des règles de port du masque dans les lieux collectifs clos, 
  • l’interdiction des moments de convivialité dans le cadre professionnel 
  • la possibilité de réaliser des tests. 

ci-dessous :

 le « justificatif de déplacement scolaire », « l’attestation de déplacement dérogatoire » ainsi que le « justificatif de déplacement professionnel » devant être établi  par l’employeur afin de justifier les déplacements professionnels d’un salarié qu’il s’agisse du trajet habituel entre son domicile et son lieu de travail ou encore les déplacements professionnels entre les différents lieux de travail lorsque la nature de ses fonctions l’exige.

Cette dernière attestation est permanente, elle n’a pas à être renouvelée pour être valable.

Pour compléter ce panorama vous trouverez aussi une circulaire de l’ACOSS indiquant les mesures exceptionnelles prises par les URSSAF pour accompagner les entreprises et les travailleurs indépendants dans le cadre du reconfinement. 

Informations sur la mise en œuvre du 2ème confinement

• L’attestation de déplacement dérogatoire, dont doit se munir tout citoyen pour sortir de chez lui pour des motifs limitativement énumérés (courses de première nécessité, activités de soins, activité physique, etc.) ICI

 • Le justificatif de déplacement professionnel, nécessaire pour tout agent ou salarié devant effectuer des trajets réguliers entre son domicile et son lieu de travail, en cas d’impossibilité de télétravailler : cette attestation doit être remplie par l’employeur et dispense son titulaire de remplir l’attestation individuelle ICI

• Le justificatif de déplacement scolaire, nécessaire pour les trajets entre le domicile et le lieu de scolarisation des enfants, dont doivent se munir les responsables légaux des enfants ICI

• Le protocole national sanitaire à jour ICI

Par ailleurs, vous trouverez le Décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ICI

Ne peuvent plus recevoir de public :

➡️ Article 40 I. – Les établissements relevant des catégories mentionnées par le règlement pris en application de l’article R. 123-12 du code de la construction et de l’habitation figurant ci-après ne peuvent accueillir du public :

1° Etablissements de type N : Restaurants et débits de boisson ;

2° Etablissements de type EF : Etablissements flottants pour leur activité de restauration et de débit de boisson ;

3° Etablissements de type OA : Restaurants d’altitude ;

4° Etablissements de type O : Hôtels, pour les espaces dédiés aux activités de restauration et de débit de boisson.

Par dérogation, les établissements mentionnés au présent I peuvent continuer à accueillir du public pour leurs activités de livraison et de vente à emporter, le room service des restaurants et bars d’hôtels et la restauration collective sous contrat.

➡️ Article 39

Les établissements à vocation commerciale destinés à des expositions, des foires-expositions ou des salons ayant un caractère temporaire, relevant du type T défini par le règlement pris en application de l’article R. 123-12 du code de la construction et de l’habitation, ne peuvent accueillir du public.

➡️ Article 41 I.

– Sauf lorsqu’ils constituent pour les personnes qui y vivent un domicile régulier, les établissements suivants ne peuvent accueillir de public :

1° Les auberges collectives ;

 2° Les résidences de tourisme ;

3° Les villages résidentiels de tourisme ;

4° Les villages de vacances et maisons familiales de vacances ;

5° Les terrains de camping et de caravanage.

II. – Par dérogation, les établissements mentionnés au 1° à 5° du I peuvent accueillir des personnes pour l’accomplissement de mesures de quarantaine et d’isolement mises en œuvre sur prescription médicale ou décidées par le préfet dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de covid-19.

III. – Les établissements thermaux mentionnés à l’article R. 1322-52 du code de la santé publique ne peuvent accueillir du public.

L’application « TousAntiCovid» permet de remplir en ligne l’attestation.

Téléchargez ici l’attestation de déplacement nécessaire. L’application « TousAntiCovid» permet de remplir en ligne l’attestation.

A noter que l’une des justifications de l’attestation de déplacement est le fait de se rendre dans un « lieu d’enseignement et de formation » : les organismes de formation peuvent donc continuer d’exercer, notamment lorsque la formation distancielle n’est pas possible, comme l’a également indiqué le Premier ministre dans son allocution ce 29 octobre. Enfin, des précisions supplémentaires pourraient vous être communiquées, nous ne manquerons pas de revenir vers vous

Sans mesures concrètes, le reconfinement sera dévastateur pour l’économie

Si rien de plus n’est fait, le reconfinement annoncé par le président de la République aura des conséquences dévastatrices sur le plan économique et social.

La fermeture des « commerces non essentiels », difficilement compréhensible, risque notamment de se traduire par un transfert de clientèle du petit commerce vers la grande distribution et le commerce en ligne. Les hôtels, cafés, restaurants, le secteur de l’événementiel, de la culture et du sport paieront eux aussi, encore une fois, le prix fort de cette mesure. 

Les efforts demandés aux entrepreneurs, à partir de vendredi, sont considérables. La réponse des pouvoirs publics doit être à la hauteur des sacrifices demandés.

Depuis des mois, la CPME alerte en vain sur le problème des loyers, sur la prise en charge des pertes d’exploitation. La seule augmentation du Fonds national de solidarité ne saurait suffire. 

Les entreprises sont aujourd’hui plus fragiles que lors du confinement de mars. Pour un grand nombre d’entre elles, désormais il est impossible de s’endetter davantage.

La France a besoin de ses entreprises et de ses entrepreneurs. Le rebond est heureusement possible et l’espoir doit prévaloir. Mais les pouvoirs publics doivent sans attendre aller plus loin pour sauvegarder les entreprises, les emplois, mais également les entrepreneurs.

Communiqué de Presse le 29 octobre 2020

Tout faire pour éviter un reconfinement

La dégradation de la situation sanitaire conduit le gouvernement à envisager de nouvelles mesures de restriction. Sans empiéter sur la politique de santé publique qui relève de la responsabilité du gouvernement, la CPME souhaite, dès à présent, alerter sur les conséquences économiques et sociales qu’aurait toute mesure de reconfinement total ou partiel.

Les entreprises sont aujourd’hui beaucoup plus fragiles qu’au mois de mars et beaucoup d’entre elles, notamment les plus petites, seraient dans l’incapacité d’assumer un endettement supplémentaire. On risquerait alors d’assister à un effondrement de l’économie française, une forme de troisième vague, économique celle-là, sans précédent.

La Confédération des PME adjure le gouvernement de tout mettre en œuvre pour éviter d’en arriver à cette solution ultime.

Il est indispensable que les entreprises puissent conserver une activité, même si celle-ci doit s’exercer dans un cadre encore plus contraint.
Il est également essentiel que les clients puissent continuer à consommer sans être contraints de ne recourir qu’au e-commerce pour tout ce qui ne relève pas de l’essentiel.

Communiqué de Presse le 27 octobre 2020