Les entreprises prises au piège du prix des matières premières

Après une année 2020 bouleversée par la crise sanitaire, la relance de l’économie française est perturbée depuis plusieurs mois par des difficultés d’approvisionnement et par la flambée du prix des matières premières.

Entre les mois d’avril 2020 et avril 2021, le prix des matières premières importées (alimentaire, agro-industriel, minéral) a ainsi augmenté en moyenne de 25,2%. Dans certains cas, comme les métaux ferreux (+ 91,3%) la hausse peut être astronomique. Le prix du caoutchouc naturel a lui, bondi de 35,4%, celui de la viande de 50%…

D’après une enquête CPME de mai 2021 auprès de 2060 dirigeants, 28% des entreprises rencontrent des difficultés d’approvisionnement tandis que 59% d’entre elles sont impactées par la hausse du prix des matières premières. Parmi les dirigeants dans l’industrie et la construction, la part de ceux qui sont confrontés à des hausses du prix des matières premières culmine à 93% tandis qu’ils sont 69% à rencontrer des difficultés d’approvisionnement.

Or, les entreprises ne sont bien souvent pas en mesure de répercuter ces hausses sur leurs propres tarifs, et ce, alors même qu’elles sont dans l’incapacité de réduire leur marge.

Il est donc impératif de prendre la mesure de la situation en encourageant la prise en compte de la « théorie de l’imprévision » permettant d’adapter le contrat en cours en raison d’une modification générale de l’équilibre de celui-ci.

En outre, la CPME souhaite que les acheteurs publics acceptent une indexation des prix et qu’ils n’appliquent pas de pénalité de retard. Elle suggère aussi de donner la possibilité aux entreprises du secteur privé de faire appel au Médiateur des entreprises en cas de nécessité de révision des conditions de marchés.

Parallèlement, la Confédération des PME propose la création d’un nouveau financement adossé à une garantie publique, fléché vers les professionnels qui subissent des tensions sur les matières premières.

La CPME milite également pour que la prise en charge de la rémunération des personnels mis au chômage partiel du fait de l’arrêt de l’activité, faute de matériaux, soit réévaluée et atteigne le niveau prévu aujourd’hui pour les entreprises qui restent les plus impactées par la crise sanitaire.

La question se pose également de la protection de la souveraineté de l’économie française passant par la conservation de certaines ressources sur le territoire national. Continuer à exporter massivement des grumes alors que nos scieries sont au bord de l’arrêt n’est, par exemple, pas raisonnable.

Par ailleurs, à plus long terme, la France pourrait développer ses capacités de stockage afin d’assurer une stabilisation des prix garantissant une volatilité acceptable.

Enfin, un travail doit être effectué sur la chaîne de valeur et l’intégration de produits étrangers qui fragilise la compétitivité des entreprises dans l’incapacité de se tourner vers des acteurs nationaux.

Communiqué de Presse 14 juin 2021

Prêts participatifs : ne gâchons pas une belle idée

La demande des PME au regard du prêt participatif soutenu par l’Etat (PPSE) « patine » malgré tous les efforts de la CPME pour mettre en évidence les bénéfices de cet instrument sur la structure financière des PME. En cause, une réelle cacophonie de place qui laisse planer un doute dans l’esprit des chefs d’entreprise sur la question de l’assimilation du PPSE à des « quasi-fonds propres ».

Le Code monétaire et financier dispose pourtant, en son article L313-14, que : « Les prêts participatifs sont inscrits sur une ligne particulière du bilan de l’organisme qui les consent et de l’entreprise qui les reçoit et qui, en outre, les mentionne dans l’annexe prévue à l’article L. 123-12 du Code de commerce. Ils sont, au regard de l’appréciation de la situation financière des entreprises qui en bénéficient, assimilés à des fonds propres. »

Malgré cela, la reconnaissance en quasi-fonds propres du prêt participatif semble faire débat chez les différents acteurs de la chaine du financement (Banque de France, banques, assureurs crédit, etc.) mais aussi des professionnels du chiffre et du droit.

Malgré cela, la reconnaissance en quasi-fonds propres du prêt participatif semble faire débat chez les différents acteurs de la chaine du financement (Banque de France, banques, assureurs crédit, etc.) mais aussi des professionnels du chiffre et du droit.

Des informations imprécises et souvent contradictoires circulent et rendent le dispositif totalement illisible. Les chefs d’entreprise sont dans la plus totale opacité et bien incapables d’apprécier l’opportunité de souscrire ce type de financement.

La relance va nécessiter une consolidation massive de la structure financière des PME. 14 MD€ sont aujourd’hui disponibles aux guichets des banques mais pour un temps limité puisque la distribution prendra fin en juin 2022… Ne pas utiliser ces fonds du simple fait de l’incapacité des acteurs et des autorités concernés à délivrer une information claire, serait stupide.

La CPME réclame la tenue dans l’urgence et sous l’égide de Bercy, d’une réunion de place réunissant toutes les institutions et parties prenantes du dispositif et notamment, la Banque de France, les banques de réseaux, l’ANC et les représentants des professions du chiffre et du droit pour clarifier la situation.  

Ne gâchons pas une belle idée.

Communiqué de Presse le 8 juin 2021

Entreprises en difficulté : un plan d’action à la hauteur des enjeux

A la demande notamment de la CPME qui attire régulièrement l’attention sur le risque de fragilité de certaines entreprises plus durement touchées par les restrictions et le recul de l’activité, le gouvernement a mis en place un « Plan d’action sur l’accompagnement des entreprises en sortie de crise. »

La CPME se félicite de la volonté de tous les partenaires de l’entreprise (experts-comptables, commissaires aux comptes, avocats, banques, CCI, CMA…) de prévenir les défaillances d’entreprises en s’efforçant de détecter de manière anticipée les fragilités financières.

La mise en place d’un conseiller départemental à la sortie de crise et d’un numéro de téléphone unique devraient ainsi permettre aux entreprises de s’orienter vers le meilleur dispositif de soutien.

La « boite à outils financiers » offre également un soutien utile à la liquidité et aux fonds propres des TPE-PME. L’octroi d’une « avance remboursable ou d’un prêt bonifié couvrant les besoins en investissement ou en fonds de roulement d’une durée d’amortissement pouvant aller jusqu’à 10 ans avec 3 ans de franchise et ce, dans la limite de 800 000 € pour les PME, rejoint ainsi la logique du prêt de consolidation proposé par la CPME.

Des « plans d’apurement échelonnés regroupant à la fois les dettes fiscales et sociales » pourront également être proposés aux entreprises débitrices auprès de plusieurs créanciers publics. La durée maximum de remboursement sera portée de 36 à 48 mois.

La CPME se réjouit enfin de voir retenues un certain nombre de ses préconisations sur les procédures judiciaires. On peut par exemple mentionner la création d’une procédure collective simplifiée pour les TPE et la mise en place d’un « mandat ad hoc de sortie de crise » qui ne pourra dépasser un délai de 3 mois et dont le coût sera plafonné en fonction de la taille de l’entreprise.

Reste maintenant à concrétiser sans plus attendre les mesures de soutien réclamées par la CPME pour les indépendants contraints de cesser leur activité, qu’il s’agisse de la suspension des cautions personnelles en cas de défaillance, de l’inscription au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) ou de la clôture des dettes sociales en cas de liquidation.

Communiqué de Presse le 1er Juin 2021

En sortie de crise, comment mieux accompagner les entreprises en difficulté ?

En 2020, les défaillances d’entreprises ont reculé de 38,1% atteignant leur plus faible niveau depuis 30 ans. Les mesures mises en place pour soutenir les entreprises ont parfaitement joué leur rôle d’amortisseur de la crise. S’il faut s’en féliciter il ne faut pas s’endormir pour autant, car cela ne durera pas.

Certaines entreprises, lourdement endettées, ne pourront s’acquitter des différents remboursements dus. L’impact de la crise a été bien réel et la hausse des défaillances, c’est malheureusement une certitude, reprendra.

Réussir la reprise c’est également ne laisser personne au bord de la route. Et tout faire pour sauver ce qui peut l’être.

Détecter rapidement les entreprises en difficulté, les orienter en amont des tribunaux de commerce vers des « cellules rebond » à localiser auprès des Groupements de Prévention Agréés (GPA) ou des Comités départementaux d’examen de problèmes de financement des entreprises (CODEFI) sont des priorités. L’accélération des procédures, la maitrise et la transparence des coûts d’accompagnement (frais juridiques ou honoraires) que la CPME propose, par exemple, de forfaitiser, permettraient également de sauver des entreprises. Il faut ensuite tout faire pour favoriser le rebond de ceux qui sont contraints de cesser leur activité. C’est là ce que préconise, propositions à l’appui, la CPME qui milite en ce sens depuis des mois auprès de Bercy.

Comment mieux accompagner les entreprises en difficulté ?

Elections régionales, la CPME s’engage

Que ce soit en matière de formation, d’emploi, de transport, de mobilité, de déchets ou d’économie circulaire, de gestion économe de l’espace, de biodiversité, les régions sont désormais incontournables.

Elles disposent de leviers permettant de soutenir le développement économique et sont à la manœuvre sur l’apprentissage.

Parfois considérées comme lointaines, leur action pèse pourtant directement sur les entreprises et notamment sur les commerçants, artisans, TPE et PME. Il est donc impératif que les conseils régionaux soient de véritables partenaires des acteurs économiques en prenant pleinement en compte les réalités des PME.

En redonnant du sens à la politique économique régionale, en limitant la fiscalité locale, en s’engageant en faveur du commerce de proximité, en stimulant la transition numérique des TPE-PME, en faisant la promotion de l’apprentissage et en contribuant à une meilleure articulation entre formation et emploi dans les territoires, les régions peuvent soutenir le développement des entreprises. Elles peuvent également accompagner les entreprises en difficulté.

C’est le sens des 35 recommandations, regroupées au sein d’un document intitulé « Pour des régions partenaires des entreprises », que formule la CPME, dont les unions territoriales sont présentes à travers toute la France, à l’intention des candidats aux prochaines élections régionales.

Télécharger le document « Pour des régions partenaires des entreprises ».

Communiqué de Presse le 21 mai 2021

Enquête CPME : situation des TPE-PME après un an de crise sanitaire et économique

Réalisée auprès de 2060 dirigeants de TPE-PME entre le 29 avril et le 7 mai 2021, l’enquête de la CPME révèle que les chefs d’entreprises sentent que la reprise est à portée de main et qu’elle sera dynamique. Le plan de relance y contribuera, sous réserve qu’il irrigue effectivement les territoires et concerne autant les TPE/PME que les grandes entreprises.

Mais il subsiste malgré tout beaucoup d’incertitudes liées à la situation financière des entreprises ou à des problèmes d’approvisionnement. L’année de crise a laissé des stigmates profonds qui s’effaceront difficilement. Dans ce contexte, la création d’un « prêt consolidation » permettant de regrouper les dettes et d’étaler leur remboursement sur une période plus longue, s’impose.

Les principaux enseignements de l’enquête : 

  • Au premier trimestre 2021, une majorité de dirigeants ont constaté une diminution de leur chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent. 81 % d’entre eux considèrent toutefois que la reprise économique en France aura un impact significatif sur l’activité de leur entreprise. De fait, si l’indicateur sur l’activité attendue au deuxième trimestre demeure au rouge, la part des chefs d’entreprise anticipant une baisse est moins élevée qu’au premier trimestre (37 % contre 55 %).
     
  • Les dirigeants demeurent néanmoins majoritairement inquiets quant à la pérennité de leur entreprise à plus long terme. Le fait que pour un tiers des entreprises, l’endettement se soit creusé au premier trimestre 2021 n’y est sans doute pas pour rien. La hausse des prix des matières premières, qui impacte 59 % d’entre eux, et les difficultés d’approvisionnement viennent sans doute également alimenter l’inquiétude.  En outre 22 % des chefs d’entreprise devant s’acquitter d’un loyer rencontrent des difficultés à le payer, alors que seuls 17 % d’entre eux ont bénéficié d’une aide de leur bailleur (annulation, report) depuis le deuxième confinement.
     
  • En cas de difficulté, les dirigeants déclarent s’orienter principalement vers leur expert-comptable (63 %), leur banquier (35 %) ou vers une association de chefs d’entreprise (17 %).
     
  • 51 % des entreprises répondantes ont bénéficié du Prêt garanti pour l’Etat. Parmi elles, un quart (24 %) ont utilisé la totalité ou quasi-totalité de leur prêt, quand un tiers (34 %) n’y a pas touché. Alors que plus d’un dirigeant concerné sur deux (58 %) a demandé un différé de remboursement de 2 ans, seul un sur dix estime avoir besoin d’au moins 8 ans pour rembourser son prêt.
     
  • La crise sanitaire et économique a incité de nombreux dirigeants à instaurer le télétravail. Dans les entreprises où cela est possible, près de la moitié (47 %) envisagent de le mettre en place à l’issue de la crise, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers des répondants à l’avoir adopté avant celle-ci. Le format privilégié par les dirigeants est de deux jours de télétravail par semaine. Il est également à souligner qu’une large majorité de chefs d’entreprise (68 %) ne s’attend pas à un retour à la « vie normale », sans restriction sanitaire, avant 2022.

Télécharger les résultats de l’enquête

La CPME réclame de l’activité et de la visibilité

3 mai, 15 mai, 17 mai ; territorialisation des mesures ou des fermetures ? Les dates et les informations sur les éventuelles réouvertures plongent les entrepreneurs concernés dans la plus grande perplexité ! A ce jour, nul ne sait avec certitude qui va pouvoir rouvrir, à quelle date et dans quelles conditions.

Les déclarations parfois contradictoires des uns et des autres font naître de l’espoir qui se mue rapidement en déception et en exaspération

Ainsi, les commerçants demandent la réouverture des commerces au 10 mai avant le week-end de l’Ascension alors que, pour des raisons obscures, la « mi-mai » semble sacralisée sans plus de précisions. De plus, pour de nombreux secteurs, au premier rang desquels se trouvent les restaurateurs, il serait utile de disposer d’un délai de prévenance permettant, par exemple, de faire revenir les équipes et de gérer les stocks et les approvisionnements. Il serait également logique d’inclure dans la liste des personnes à vacciner prioritairement les salariés des secteurs à rouvrir prochainement.

Quant à la réouverture ou non des activités conditionnée à la circulation du virus dans le département, la CPME lui préfère une adaptation des protocoles sanitaires.

Enfin, la Confédération des PME souhaite que l’on engage le débat et que l’on tire désormais les conséquences de la vaccination sur les règles en vigueur. Une personne vaccinée doit-elle être encore considérée comme cas contact ?

La CPME réclame donc de l’activité… et de la visibilité .

Communiqué de Presse le 26 avril 2021

La CPME favorable à un accès prioritaire à la vaccination, élargi aux secteurs appelés à rouvrir en mai

La CPME qui a participé à la réunion de ce matin autour de la ministre du Travail Elisabeth Borne, se félicite de l’accès à la vaccination prioritaire des salariés âgés de plus de 55 ans, dans certains métiers particulièrement exposés au virus de la Covid-19.

La Confédération des PME, qui aurait souhaité que le critère d’âge n’intervienne pas, a plaidé pour que les indépendants des secteurs concernés puissent être éligibles à la vaccination, dans ces mêmes conditions.

De plus, la CPME a souligné l’importance de prévoir dès à présent que certains secteurs aujourd’hui fermés administrativement, notamment les cafés et restaurants, puissent également accéder à la vaccination, et ce afin que les salariés soient protégés avant la reprise d’activité.

COMMUNIQUE DE PRESSE LE AVRIL 2021

La CPME salue l’ouverture aux entreprises d’aval du fonds d’urgence destiné à aider les agriculteurs touchés par le gel

Les épisodes de gel récents auront des conséquences désastreuses pour l’agriculture française. Entre 20% et 30% de la production de fruits est perdue.

L’absence de récoltes à conditionner ou à transformer pénalisera aussi de nombreuses PME du secteur agroalimentaire.

Dans ce contexte, si la CPME salue la mise en place d’un fonds d’urgence pour les agriculteurs ouvert aux entreprises d’aval sur le modèle du fonds de solidarité, elle souhaite qu’elles puissent également, au même titre que les entreprises agricoles, bénéficier d’exonérations de charges sociales.

Le déblocage rapide des aides est impératif alors que les aléas climatiques viennent fragiliser davantage encore les petites entreprises déjà impactées par la crise sanitaire et, pour certaines d’entre elles, par les taxes américaines. Quoi qu’il en soit, il est essentiel que ces PME, représentées par la CPME agroalimentaire, soient prises en compte.

COMMUNIQUE DE PRESSE le 19 avril 2021

Aides à domicile : la CPME contre les différences de traitement entre le secteur marchand et le secteur associatif

La ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé une hausse historique de 13% à 15% des salaires pour les aides à domicile, et ce à compter du 1er octobre prochain. Une telle revalorisation était attendue par tous.

Mais, dans la pratique, ces annonces ne concernent que les salariés du secteur associatif, laissant de côté la moitié des salariés du secteur, exerçant pourtant le même métier.

Qu’ils soient employés par des associations ou des entreprises ne change rien au quotidien des aides à domicile qui font le même travail et accomplissent les mêmes tâches pour accompagner et prendre soin des personnes âgées en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Pourquoi une telle différence de traitement entre les salariés du secteur associatif et les autres ?

Cette iniquité traduit une forme de mépris à l’encontre de salariés qui se dévouent au quotidien au service des autres. Mobilisés chaque jour pendant la crise sanitaire, ils ont été les oubliés des pouvoir publics lors du Ségur de la Santé. Ceux du secteur marchand sont désormais les oubliés des oubliés.

De plus, cette mesure risque de déstabiliser un secteur fortement créateur d’emplois.

La CPME s’associe donc à la demande de ses organisations adhérentes, la FEDESAP et le SYNERPA domicile, de voir engagées des discussions avec les pouvoirs publics pour que les salariés du secteur marchand puissent, au même titre que ceux du secteur associatif, bénéficier d’une mesure tant attendue.

communiqué de Presse le 9 avril 2021